Category: Blog

  • 072 – L’amitié

    Phrase donnée par Masque de Mort

    « C’était une soirée merveilleuse avec toi, mais je ne veux pas gâcher notre amitié »

    Fred avait annoncé ça avec un tel aplomb que Matt resta une seconde silencieux, se demandant ce que voulait vraiment dire son ami. Ils venaient de passer une excellente soirée et avaient rencontré deux jolies demoiselles. Après deux ou trois verres, ils avaient décidé d’aller tous se promener dans la fraîcheur estivale de la nuit. Les traits d’humour avaient fusé, les œillades, les rires un peu niais. Les parades amoureuses dignes de volatiles s’étaient jouées, plus ou moins consciemment, du côté des quatre jeunes gens. Et finalement, avant qu’aucune conclusion ne se fasse, les demoiselles avaient dû rentrer, laissant leurs numéros de téléphones à ces deux charmants garçons pour une prochaine entrevue.

    « Qu’est-ce que tu racontes ? s’inquiéta Matt au bout d’un trop long moment de silence de son ami. Celui-ci hésita une seconde.

    — Je dois t’avouer un truc.

    Matt déglutit, embarrassé.

    — … Je préfère la blonde, termina Fred au bout d’encore quelques secondes de suspens.

    — Putain tu m’as fait peur !! J’ai cru que…

    — Cru quoi ?

    — Non rien !…

    — Enfin, comme t’avait l’air de bien la kiffer, j’espère que ça t’embêtera pas.

    Matt sourit.

    — En fait, ça tombe bien : je préfère la brune ! mais comme t’avais l’air plus sur elle que sur sa copine…

    — C’était parce que toi t’avais l’air plus occupé par la blonde.

    Fred et Matt éclatèrent de rire de ce quiproquo qui leur avait fait perdre un peu de temps dans leur parade amoureuse. Chacun rassuré par la volonté de son ami, Matt conclut :

    — Allez, on va finir de gâcher notre amitié avec une dernière bière ! »

  • 071 – L’après

    Phrase donnée par CHloeildh
    Allez voir son blog, il est magique

    Ils se rassurent tous en disant que plus on tombera bas, plus on volera haut. Ils nous disent que plus la vie sur Terre sera un enfer, plus l’après sera un paradis. Mais la chute est continue et l’après, toujours plus incertain.

    Et pourtant, qu’il est tentant de partir voir de l’autre côté s’ils ont raison. Leurs mots sont un miel doux amer qui apaise les peurs puis les ravivent de par son manque. Ils nous tiennent comme ça et nous empêche de voir la vérité : que ce sont eux qui font de notre vie un enfer.

    Certain ont réussi, précipitant les choses, et eux-mêmes dans l’après, mais s’ils volent haut à présent, ce dont personne n’est sûr puisque aucun n’est revenu nous l’annoncer, ils ont pris si fort appui sur nous, qui restons, que nous tombons toujours plus vite, toujours plus bas.

    Et ces charognards sont là, autour de nous à continuer de nous faire croire en des choses dont personne n’a la preuve, surtout pas eux. Alors pourquoi espérer voler dans l’après, haut ou pas, quand on ne maîtrise déjà pas sa chute dans le présent. Il suffirait juste de le vouloir, de les renvoyer au Diable, et de tout faire pour inverser le sens de la chute dès à présent.

    Peut-être retrouverons-nous la trace de ceux qui nous précèdent.

  • 070 – Kykathamoro

    Phrase donnée par Masque de mort

    « Les indigènes nous regardent, professeur. Je crois qu’ils ont compris »

    Au fond de la grotte sacrée de la tribu Kykathapoek, le professeur Lingenstein et son assistant étaient cernés. Les regards des indigènes mêlant colère et indignation s’appuyaient sur les deux étrangers. Leurs mains posées sur la relique du village, la statuette à l’effigie du dieu local Kykathamoro, mélange de grand singe, araignée et serpent, et le fait de les trouver là au milieu de la nuit levaient les derniers doutes qu’avait le chef de la tribu quant aux réelles intentions de ces deux hommes habillés de façon trop étrange. Ils n’avaient rien à faire ici et encore moins sans être accompagnés par le shaman.

    Le professeur Lingenstein se redressa et parla dans le dialecte de ces hommes :

    « Votre Dieu m’a envoyé chez vous pour le prendre et le ramener dans mon pays. Il veut que je répande sa volonté et sa parole.

    — Kykathamoro ne parle pas, répondit sèchement le shaman. Et personne n’a le droit de poser les mains dessus sans initiation. »

    Le professeur avait bien l’intention d’emporter avec lui cette statuette avec lui. Il avait passé des années à présenter des recherches sur cette divinité dont trop peu de traces prouvaient l’existence. À tel point que ces autres collègues commençaient à le railler de s’acharner sur ce mythe au lieu de passer à autre chose.

    Il emporterait cette statue avec ou sans leur consentement. Ça n’allait pas être une bande de primitifs qui l’en empêcheraient.

    « Je vous demande de me laisser passer avec votre relique. Je vous promets de la ramener d’ici quatre lunes.

    — Nous n’avons pas confiance en vous, professeur ! coupa sèchement le chef, puis à ses hommes : Attrapez-les ! »

    Le premier rang de chasseurs de la tribu fit un pas en avant vers les deux intrus. Ils n’étaient armés que de simple lance en bois. Très rudimentaire, elles étaient pourtant très efficaces pour le gibier. L’assistant du professeur dégaina son arme. Il n’avait que six cartouches contre une bonne trentaine d’autochtones mais ils savaient à quoi cette arme servait pour l’avoir vu utilisée pendant une chasse. Le premier rang eut un petit mouvement de recul mais poussé par le rang suivant, ils continuèrent à avancer vers le professeur, les mains toujours posées sur la statue, et l’assistant.

    Celui-ci fit feu, deux fois, trois fois, jusqu’à ce qu’il ne fasse plus qu’actionner le mécanisme de son revolver dans le vide. Les chasseurs Kykathapoek marchèrent sur le corps de leurs frères sans hésiter et s’emparèrent violement des deux profanateurs.

    Au petit matin, ils se trouvaient attachés à deux arbres, côte à côte, en plein milieu de la forêt. De la tribu, il ne restait plus que le chef et le shaman. Ce dernier avait allumé un feu et dansait autour en chantant très fort.

    « Nous laisserons Kykathamoro décider de votre sort. Si demain au levé du soleil, vous être toujours là, en vie, vous serez libre de quitter nos terres vivant ! » annonça le chef avant de partir.

    Le professeur et son assistant ne purent que regarder le shaman continuer son rituel. Au bout d’un instant, la terre trembla légèrement. Par à-coup. Comme une démarche. Des oiseaux s’envolèrent en grands nombres au-dessus des arbres.

    Le shaman se tourna vers les prisonniers et, avec un regard sadique, ne leur dit que ce dernier mot, qui signifie adieu mais que l’on dit seulement qu’aux incinérations des morts de la tribu. Il s’enfuit plus qu’il ne partit.

    Les tremblements se firent plus forts, les cimes des arbres un peu plus loin s’agitaient étrangement, comme si le vent s’était levé mais c’était d’une façon très localisée.

    Rapidement, écartant les arbres centenaires comme de simples joncs, une créature immense, plus grande que les plus hauts arbres arriva devant les deux prisonniers. Mélange étrange entre un grand singe, une araignée et serpent, le dieu Kykathamoro regarda les offrandes. Il poussa un cri qui sembla de colère et abattit sa main sur les petits êtres attachés aux arbres.

    On n’entendit plus jamais parler du professeur Lingenstein ni de son assistant.

  • 069 – Le clown

    Phrase donnée par Masque de Mort

    Le clown la regardait fixement. Ses vêtements étaient sales et il sentait l’alcool sous son maquillage.

    Elle n’avait jamais aimé les clowns mais celui-ci particulièrement ne lui inspirait pas confiance. Surtout dans cette ruelle un peu trop sombre. Elle resserra la main sur la lanière de son sac à main puis inspira profondément. Les relents de l’homme déguisé atteignirent son palais. Elle dut retenir un haut-le-cœur. Ils étaient tous les deux immobiles.

    Le regard du clown était vague, pas vraiment fuyant. C’était comme s’il n’arrivait pas à se fixer sur la jeune femme. Il regardait tout autour d’elle. Pas ses jambes, son sac, ou ses cheveux. Vraiment tout autour d’elle. Comme poser son regard sur elle lui brûlait la rétine.

    La jeune femme pris son courage à deux mains et fit un pas en avant. Puis un second, puis un troisième. Elle était lancée. Se décalant un peu pour éviter le l’effrayant et triste bonhomme, elle se retint de fermer les yeux pour se donner la force de continuer quand elle passa à son niveau. Il fallait garder les yeux ouverts au cas où il tenterait quelque chose.

    Elle avait fait six, sept, huit pas, après lui. Il n’avait pas l’air d’avoir bougé. L’avait-il au moins vue ? Elle souffla. Fort. Soulagée.

    Pourquoi fallait-il qu’elle prenne ces petites rues pour rentrer le soir chez elle ? se demanda-t-elle. C’était la première fois qu’elle tombait sur quelqu’un d’aussi bizarre mais chaque fois qu’elle passait là, elle sentait l’angoisse monter en elle et, chaque fois, elle se disait que ce serait la dernière fois.

    Presque arrivée au bout de la rue, elle se retourna pour voir le clown. Il n’avait par l’air d’avoir bougé d’un iota.

    Sans avoir le temps de se retourner, elle buta dans quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Un homme, la dépassant d’une tête, lui saisit le poignet. D’où venait-il ? Cette partie de la ruelle était complétement vide il y avait un instant encore.

    Elle tenta de se libérer de son étreinte mais elle était trop puissante. Soudain, une paire de mains se posa sur ses épaules. Ils étaient donc deux. Ce ne pouvait être le clown, il n’aurait pas pu parcourir cette distance en si peu de temps.

    Le premier agresseur de sa main libre attrapa le sac à main et tira pour l’arracher à sa propriétaire. Celle-ci résista tant qu’elle put mais ces efforts furent vain, retenue par le complice. Elle cria à peine. Tout juste fut-ce un haussement de ton de protestation. Autant parce qu’elle savait que jamais personne ne viendrait l’aider que pour ne pas énerver ces deux délinquants et les pousser à des actes plus graves qu’un simple vol.

    Pendant que le premier fouillait le sac, elle sentit soudain l’étreinte du second se défaire et le vit tomber par terre à son côté. Le premier gars leva la tête de l’intérieur du sac, prit une expression de surprise apeurée. Il jeta le sac par terre et s’enfuit en courant.

    Elle se retourna pour voir et se retrouva nez-à-nez avec le clown. Surprise, elle recula d’un pas, marcha sur son sac à main et tomba au sol sur les fesses. Vue d’en bas, il était encore plus effrayant. Elle essaya de reculer encore un peu mais le sol était glissant ses mains n’avaient pas de prise réelle.

    Le clown sortit de son immobilisme et ramassa le sac. Elle resta immobile, préférant perdre le peu d’argent qu’il contenait plutôt que de finir comme son assaillant au sol. Elle ne savait pas s’il était juste inconscient ou mort…

    Finalement, le clown, sans même fouiller le sac, le tendit à la jeune femme qui eut un petit mouvement de stress avant de tendre fébrilement la main vers son bien. Il lui tendit ensuite une main usée et sale. Elle attendit quelques secondes, incertaine, puis l’attrapa. Avec une force incroyable, le clown la tira du sol et elle ratterrit sur ses pieds presque instantanément.

    La jeune femme lâcha la main du clown pour enserrer son sac. Elle commençait à trembler après cette mésaventure.

    « Merci… merci beaucoup. » trouva-t-elle la force de dire. Elle le pensait du fond du cœur mais ne put l’exprimer comme elle le voulait. Elle ne savait même pas s’il l’avait entendu.

    Il lui fit un signe de tête et sa bouche s’étira dans ce qui devait être un sourire bienveillant mais rendait étrangement carnassier sur cette figure au maquillage passé.

    Elle fit un pas en arrière, fixant son étrange sauveur, puis se retourna pour sortir d’un pas pressé de la ruelle. Avant de rejoindre le brouhaha de la grande rue, elle eut l’impression d’entendre le clown maugréer :

    « C’est ma rue, personne n’agresse personne dans ma rue ! »

    En jetant un dernier coup d’œil, elle vit le clown frapper à grands coups de pieds l’agresseur qui était encore au sol.

    Elle n’aurait peut-être plus peur de passer par là finalement.

  • 068 – La fissure

    Phrase donnée par Masque de Mort

    « Tu avais déjà remarqué cette fissure dans le mur des toilettes ?

    Paul fit semblant de ne pas avoir entendu son colocataire et continua à taper sur son ordinateur, rentrant légèrement la tête dans ses épaules comme pour disparaître. Bien évidemment qu’il avait vu la fissure dans le mur des toilettes. C’était plus un trou béant qu’une simple fissure.

    — Vu ton silence, reprit Franck, tu devais l’avoir remarquée.

    Celui-ci s’approcha de son ami et se pencha sur lui.

    — Et donc, reprit-il, tu voulais te le garder pour toi tout seul, sale égoïste ! J’imagine que tu avais remarqué que ça donne sur la salle de bain de l’appart’ voisin. Je me demande si c’est la blonde sexy. L’autre fois, quand je l’ai croisée, elle m’a regardé avec insistance, je suis sûr que je lui fais de l’effet.

    Paul se tourna vers son ami, incrédule quant aux films qu’il se faisait sur cette habitante de l’immeuble. Il levait les yeux au plafond, secouant la tête. Et Franck continuait dans son délire, se dandinant dans la pièce :

    — Je l’imagine déjà en train de se passer de la crème sur tout le corps après sa douche. Et toi, salaud, tu m’avais caché que tu assistais à se spectacle.

    — Je n’ai regardé qu’une fois ce trou pour voir s’il était traversant ou pas, objecta Paul.

    — C’est ça, lança Franck avec un petit sourire entendu. Raconte ça à d’autres. Tu voulais te garder ces visions féeriques pour toi tout seul.

    — T’es vraiment con des fois, Franck. Réfléchis un peu. C’est le vieux gros qui habite l’appart d’à côté. Maintenant, si tu veux aller te pignoler en le mâtant, vas-y fais-toi plaisir. Moi, c’est pas mon truc !

    Franck fit une grimace de dégoût non feint.

    — Argh, je crois que je vais vomir ! »

  • 067 – Les raccourcis vitaux pour naviguer dans le texte

    Rien que ça.

    Dans la série des conseils techniques pour pouvoir utiliser à bon escient Word (normalement, ça marche sous à peu près tous les logiciels) voici une liste (non-exhaustive) de raccourcis pour gagner du temps.

    Pour les PC sous Windows

    Ctrl + Shift + espace : espace insécable (les « ° » qu’on voit quand on affiche les caractères invisibles)
    Ctrl + Suppr. : efface le mot à droite du curseur
    Ctrl + Backspace : efface le mot à gauche du curseur
    Ctrl + flèche gauche/droite : déplace le curseur de mot en mot
    Ctrl + haut/bas : déplace le curseur vers le paragraphe suivant/précédent
    Ctrl + « Home » : Début du document
    Ctrl + « End » : Fin du document
    Ctrl + Molette de la souris : Zoom/Dézoom sur le document.
    Ctrl + Entrée : Saut de p
    Shift + Entrée : Saut de ligne
    Ctrl + Shift + Entrée : Saut de colonne

    Double clic sur un mot : Sélection du mot
    Triple clic sur un mot : Sélection du paragraphe

    Pour les Mac

    Partie à venir…

  • 066 – Le drôle

    Phrase donnée par Zwergmeister

    « Mais que fait ce balai dans mon cul ? »

    Bernard venait de sortir de la cuisine, le pantalon à peine baissé, un balai coincé entre les fesses.

    Bernard était le boute-en-train de la bande, celui qui égayait les soirées un peu mornes. Certes son humour tirait plutôt du côté du collégien attardé mais tout le monde s’en fichait. Après tout, ils s’étaient tous connus à cette époque, c’était comme un souvenir vivant d’alors.

    « Bernard ! Tu veux pas arrêter de jouer deux minutes et nous donner un coup de main à ranger cette salle des fêtes ? »

    Brigitte, la femme du joyeux drille, était son opposé, du genre de celles qui ne sourient que quand elles se pincent ou se brûlent. Personne dans la bande n’avait jamais compris comment ils avaient réussi à rester ensemble assez longtemps pour se marier. Aussi acariâtre que rabat-joie, les blagues potaches de son mari ne semblaient lui tirer que des réprimandes en lui et place de sourires. Même s’il était vrai que cette fois, un coup de main de Bernard aurait été plus apprécié qu’une de ses innombrables plaisanteries potaches.

    Le drôle enfonça la tête dans ses épaules, récupéra son balai, remonta son pantalon et commença à balayer.

  • 065 – La ficelle

    Phrase donnée par Charly aka Lapin

    Tant d’année d’abnégation réduite à néant par cette ficelle qui décida sans doute que l’expérience devait s’arrêter là.

    Les deux planètes allaient recommencer à s’éloigner l’une de l’autre. L’expérience avait duré près de cent vingt ans. C’était terminé.

    La ficelle était le surnom donné par la population des deux mondes mais en réalité c’était un ensemble de câbles plantés à plusieurs kilomètres de profondeur dans le sol et tissés les uns aux autres. Ils attachaient ensemble deux planètes voyageuses, c’est-à-dire qu’elles n’étaient pas fixées à des systèmes solaires. Le but premier de cette ficelle avait été de relier deux mondes finalement assez proches pour pouvoir les stabiliser près du soleil Gran’Nivra. Ce qui avait permis aux habitants de Triquan et de Velmar, en plus de côtoyer d’autres habitants de la galaxie paisible, chose assez rare pour être soulignée, de pouvoir bénéficier de climats plus agréables.

    Triquan et Velmar sont deux planètes assez petites avec une population d’environ soixante-dix millions de personnes pour la première et cent vingt millions pour la seconde. Elles étaient habituées aux hivers rudes et extrêmement longs, dû aux longues périodes loin de sources de chaleur, mais les populations connaissaient cela depuis des millions d’années et savaient très bien le gérer.

    Cependant, quand les scientifiques de Velmar, un peu plus avancés, on découvert l’existence de Trisquan et calculé que les deux planètes très proches l’une de l’autre au passage du soleil Gran’Nivra, ils ont établis le contact avec leurs homologues et ont entrepris d’installer la ficelle.

    Il aura fallu du temps pour arriver à planifier tout cela, mais finalement, tout se fit sans problème. Les peuples virent immédiatement l’extrême utilité d’entrée en orbite d’un soleil permanent, malgré les quelques inconvénients prévus par les modèles théoriques des scientifiques, comme le déplacement du centre de gravité des planètes, par exemple.

    En moins de cinq ans, les câbles furent installés sur les planètes, le plus compliqué ayant été de ne pas détruire leurs noyaux en creusant les fondations du monument.

    Il y eut de nombreuses fêtes. Pour célébrer la fin de la pose des câbles, le mélange des atmosphères, la fin de la mise en tension de la ficelle.

    Évidemment quand les premiers tremblements de terre se sont fait ressentir, des opposants à se projet sur les deux mondes crièrent à la fin du monde et à la folie scientifique mais tout cela avait été prévu et expliqué. Le déplacement du centre de gravité entraîna forcément quelques changements. Des montagnes se « formèrent » autour de la ficelle, laissant plus de mers aux points opposés.

    Velmar et Triquan n’était plus éloignées que de cinq kilomètres. C’était une vision étrange et magnifique. Les gens pouvaient se déplacer d’un monde à l’autre sans problème. Il suffisait de gravir les montagnes d’un côté puis arrivé au milieu de la ficelle de se laisser « tomber » vers le sol de l’autre monde. Sensation étrange et magique.

    Les deux planètes tournant autour de cette ficelle, les forces qu’elle subissait étaient tout bonnement gigantesques. Il fallait entretenir ce monument et cela demandait beaucoup de temps, de main d’œuvre et d’argent. Mais la douceur de la vie apportée par l’orbite autour d’un soleil valait la peine de tous ses efforts.

    Et puis un beau jour, sans prévenir, malgré le soin qui lui était apporté, la ficelle lâcha.

    La population fut immédiatement paniquée. Personne, sur aucune planète, ne voulait reprendre le voyage interminable dans l’espace et l’hiver intersidéral mais il ne fut rien possible de faire. En mois de quatre heures les planètes étaient déjà éloignées de mille kilomètres, sans compter que de nouveaux tremblements de terre apparurent pour remodeler chaque planète. Rien ne fut possible.

    Velmar et Triquan reprirent leurs voyages respectifs vers un bout de la galaxie dans le froid et l’obscurité, pleurant déjà la perte du soleil Gran’Nivra.

  • 064 – Configuration de l’autocorrection

    Suite à la demande de Magalie sur mon article 059 – De la fluidité de frappe pour garder sa concentration, voici comment configurer l’auto-correcteur sur MS Word, suivant la version.

    Je n’ai pas pu faire le tuto pour Open Office parce que l’installation n’a jamais voulu se lancer (j’ai quelques problèmes avec mon Seven qui pourtant est tout à fait légal…) mais si vous regardez comment ça marche sous Word, ça doit pas être trop différent.

    Word 2003

    Menu 'Outils' > 'Options de Correction Automatique'

    Menu ‘Options‘ > ‘Options de Correction automatique

    word2003_002Dans l’onglet ‘Correction automatique‘, sous partie ‘Correction en cours de frappe‘ (qui doit être coché)…

    word2003_003

    Dans la case ‘Remplacer‘, entrez le mot que vous tapez mal ou le raccourcis clavier. Dans ‘Par‘, le résultat. Exemple ici : je remplace ‘mm’ par ‘même’

    Cliquez sur ‘Ajouter‘.

    word2003_004Le couple ‘Remplacer/Par’ vient de s’ajouter dans la liste.

    word2003_005

    Recommencez l’opération autant de fois que vous avez de raccourcis à créer.

    Cliquez sur ‘Ok‘ (parce qu’à priori, ‘Fermer’ ne prend pas en compte ce qu’on vient de faire’)

    Word 2007/2010

    word2010_001Cliquez sur ‘Fichier‘ > ‘Options‘ ou le gros bouton moche > ‘Options‘ pour 2007

    word2010_002Allez dans la partie ‘Vérification‘ à gauche, puis cliquez le bouton ‘Options de correction automatique‘ à droite.

    word2010_003

    Dans la case ‘Remplacer’, entrez le mot que vous tapez mal ou le raccourcis clavier. Dans ‘Par’, le résultat. Exemple ici : je remplace ‘mm’ par ‘même’

    Cliquez sur ‘Ajouter‘.

    Dans l’onglet ‘Correction automatique‘, sous partie ‘Correction en cours de frappe‘ (qui doit être coché)…

    Le couple ‘Remplacer/Par’ vient de s’ajouter dans la liste.

    Recommencez l’opération autant de fois que vous avez de raccourcis à créer.

    Cliquez sur ‘Ok‘.

    Amusez-vous bien ! 🙂

  • 063 – Du pire comme du meilleur

    Phrase donnée par Aloyse Blackline

    Du pire, comme du meilleur, voila dont ce que l’on était tous capable de faire.

    J’avais vu mon ami mille fois tirer sur les soldats ennemis. Cent fois les transpercer avec sa baïonnette. Quelques fois devoir en tuer à mains nues. Avec son passé de bûcheron, sa force surhumaine et ses mains en comme des pattes d’ours, il était clair qu’au corps-à-corps, il ne craignait pas grand choses. Même à distance, à vrai dire, on aurait dit que sa peau d’homme de la forêt faisait ricocher les balles.

    Je ne savais pas par quel miracle moi j’étais encore en vie, peut-être parce qu’il me l’avait sauvé un bon nombre de fois. Je ne sais pas. L’inverse devait aussi être vrai.

    Toujours est-il qu’il m’avait toujours semblé être de ces grands gaillards, capable de fracasser le crâne d’un taureau d’un simple coup de poing, et pourtant gentil et coopératif, docile presque, et d’un calme olympien, mais qui pouvait se transformer en monstre sanguinaire une fois toute sa patience, et Dieu sait qu’il en avait, épuisée.

    Dans la boue des tranchées, nous étions là depuis si longtemps que nous ne nous souvenions même pas avoir vécu autre chose, juste des images à peine moins fugaces dans nos mémoires que les rêves que nous faisions les rares fois où nous arrivions à dormir.

    Avec les problèmes de ravitaillement, plus aucun de nous ne pouvait se raser, même nos couteaux ne coupaient plus, ce qui posait de grave problème pour l’utilisation des masques à gaz. Les poils sur nos visages empêchaient les dispositifs d’être complétement étanches et beaucoup d’entre nous étaient morts à cause de ça.

    Si au moins nos généraux avaient réussi à nous fournir des rasoirs, ça aurait épargné beaucoup de vies. Quel gâchis !

    Mon ami, avec sa barbe, ressemblait à un cosaque, ou au moins à l’idée que je m’en faisais. Et le masque sur le visage, il ressemblait à un démon du premier cercle venu sur Terre pour tous nous emmener avec lui. Il ne manquait plus que les cornes. Plusieurs fois, le simple fait de le voir bondir hors des tranchées et monter à l’assaut en hurlant de toutes ses forces, avait suffi à faire reculer les lignes ennemies. Alors que moi, à moitié attaqué à par les gaz neurotoxiques, j’avais, la plupart du temps, l’impression étrange de ne plus commander mon corps, juste de le voir de loin, en simple spectateur, avancer vers l’ennemi, à l’abri de mon ami.

    La dernière fois que c’est arrivé, il faisait gris, sombre, froid. J’avais l’impression que le ciel n’avait jamais été autre chose que cette couche épaisse de nuage prête à déverser de la pluie ou de la neige. Le sol était un amas étrange entre la boue et la terre gelée sculptée de la trace de nos pas nombreux.

    Cette fois-là, le capitaine, qui semblait encore plus usé que nous mais tentait de faire bonne figure, nous avait donné l’ordre de monter à l’assaut pour prendre la tranchée en face de nous, encore. À trente mètres de là, tout au plus. Cela faisait des semaines que nous jouions au chat et à la souris, si je puis dire, à la prendre et la perdre, jusqu’à plusieurs fois par jour. Au prix de combien de vies ?

    Comme chaque fois, l’ordre était clair. Il fallait la reprendre et la garder.

    Du renfort nous était arrivé à l’aube, des vieillards pour la plupart, la majeure partie des jeunes gens étant sur le front, ou déjà morts. Si nous n’étions pas arrivés à garder cette tranchée avec les forces vives de la Nation, comment le pourrions-nous avec les forces vives de la précédente république ?

    L’assaut avait été donné à sept heures du matin, il faisait encore nuit. En plus du nouvel arrivage de ces futurs morts, nous avions l’appui d’une nouvelle unité d’artillerie. J’espérais qu’elle viserait mieux que la précédente qui avait décimé la moitié de la compagnie lors d’un assaut.

    Quand nous sommes sortis, les balles ont commencé à fuser. Les autres n’étaient pas fous et se doutaient bien que ce jour-là encore, nous tenterions de gagner du terrain. Ils nous attendaient bien sagement.

    Je ne sais plus vraiment comment ni combien d’entre nous sommes arrivés jusqu’à la tranchée, à travers les fumerolles de gaz toxiques et les explosions de notre artillerie, qui, il fallait l’avouer, se débrouillait assez bien, cette fois.

    Une fois dans les lignes adverses, ça a encore une fois été le carnage. Mon ami et moi étions côte à côte, à essayer de survivre, transperçant tout ce qui se présentait à nous. Nous ne regardions même plus les uniformes. Des fois, je me demande si je n’ai pas tué des camarades ce jour-là.

    Au bout d’un temps incommensurable, il ne restait plus que mon ami et moi. Et un soldat ennemi. Un gamin. Je ne sais même pas s’il avait dix-sept ans.

    Il était par terre. Le tenant en joue, mon camarade le regardait de toute sa hauteur, à travers les carreaux de son masque. Il l’arracha rapidement, ne voulant pas de filtre pour voir se gamin mourir. Ils se regardèrent un moment.

    Un long moment.

    Et moi aussi, je regardais. C’était comme si le temps s’était arrêté. Et les explosions. Le vacarme. Tout.

    Le gamin était paralysé. Qui ne l’aurait pas été, allongé sur le sol, un fusil le pointant à moins d’un mètre ?

    Ça se voyait dans son regard qu’il ne savait même pas pourquoi il était là. Est-ce que nous le savions plus que lui ?

    Et au bout d’un temps interminable, mon ami a baissé son arme, souri et tendu la main au gamin pour l’aider à le relever.

    Le garçon, d’abord, n’a pas bougé. Il ne savait pas comment réagir. Puis finalement, il a attrapé la patte d’ours avant d’être littéralement arraché du sol pour atterrir sur ses pieds.

    Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Il a fait un mouvement rapide. Maintenant que j’y pense, c’était peut-être juste par manque d’équilibre. J’ai eu peur pour mon ami, et avant même que ma conscience ne s’en rende compte, mes muscles avaient déjà agi. Ou peut-être que mon masque n’avait pas réussi à me protéger des gaz cette fois-ci. C’est ce que je me dis de temps en temps pour pouvoir me regarder dans le miroir.

    Ce ne furent pas les yeux du gamin qui me choquèrent mais ceux de mon camarade. Il me regarda comme le pire des monstres et avec l’envie visible de me tuer. Je ne sais pas ce qui le retint alors. Et des fois, je regrette qu’il ne m’ait pas envoyé là où je venais d’expédier le gamin avec ce coup de baïonnette.

    Du pire, comme du meilleur, voila dont ce que l’on était tous capable de faire. Mais ce jour-là, alors qu’il venait de faire ce qu’on pouvait faire de mieux dans ces cimetières de la guerre, moi, j’ai fait ce qu’il y avait de pire.