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    105 – Le cercueil

    Phrase donnée par Ambrose « Mais qu’est-ce que vous avez fait du cercueil ? L’employé des pompes funèbres regardait le sol comme un enfant qui a fait une grosse bêtise, jouant du bout du pied avec un caillou. — Et la camionnette ? J’attends une explication claire et rapide ! J’ai un client qui demande des nouvelles de sa grand-mère ! J’aimerais pouvoir lui dire quelque chose ! « Le patron n’était pas content du tout. C’était bien compréhensible. En trente ans de carrière, il n’avait jamais eu à déplorer de problème et depuis qu’il avait engagé cet hurluberlu, les erreurs s’enchaînaient jours après jours. Mais…

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    085 – Trinlandia

    Phrase donnée par Ambrose « Sers-toi, j’en ai plus besoin de toute façon. Fligorn avait dit ça à son neveu comme s’il parlait d’un pot à lait ou d’un râteau à feuilles mortes. — Sérieusement ? Tu ne te sers plus de Trinlandia, la tueuse de dragons ? demanda encore Wilhmir, ébahi par la proposition. — Ben, j’en tue plus beaucoup, à vrai dire, depuis que je suis à la retraite. Le jeune homme haussa les épaules et décrocha l’épée légendaire du mur. Il fut tout d’abord surpris par son poids et ne put étouffer un soupir de stupéfaction. — Ah ! Oui ! reprit Fligorn. C’est pas…

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    083 – L’horloge

    Phrase donnée par Ambrose L’horloge s’arrêta. Marie sentit la migraine monter. Elle regarda l’horloge encore quelques secondes pour être sûre. Rien ne bougeait plus. Plus aucun son ne se dégageait ni de l’objet ni des alentours. Il était temps d’agir. Elle n’avait pas longtemps avant que le temps ne reprenne son cours. L’Inhibiteur qu’avait fabriqué l’ingénieur en chef Sanboussy ne devait agir que vingt cinq minutes. Ensuite, tout reprendrait comme si de rien n’était. En attendant, il ne lui restait plus que vingt quatre minutes et quarante sept secondes pour accomplir sa mission. Marie était agent secret ; la plus rapide…

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    046 – Le soleil

    Phrase donnée par Ambrose Le soleil brille, mais pas ici. Au plus profond de la croûte terrestre, là où la chaleur du noyau de la planète permet de n’avoir jamais froid, toute la lumière que nous recevons est artificielle. Ou créée par les vieux néons récupérés de la surface, ou fabriquée par des champignons modifiés génétiquement pour avoir des spores lumineuses. La lumière est alors comme irréelle, douce, vaporeuse, parce que les spores volent partout dans les airs. C’est peut-être la seule chose qui me fait encore m’émerveiller de ce monde. Je suis un gardien de la lave. Mon travail…

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    029 – Le trou

    Phrase donnée Par Ambrose « Et voilà ! — Reste plus qu’à reboucher, maintenant ! » J’ouvre les yeux, difficilement, et je vois un trou. En fait, je suis dans le trou. Allongé. Je vois le ciel. Et je vois la silhouette de deux bonshommes, penchés au-dessus de moi. Je crois qu’ils viennent de me jeter au fond de ce trou. Et maintenant, ils m’envoient de la terre dessus. Putain mais ils essaient de m’enterrer vivant ! J’essaie de crier mais j’ai l’impression que ni ma voix ni ma bouche ne reçoivent les ordres de ma pensée. J’essaie de bouger mes membres, de remuer,…

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    018 – Le temps

    Phrase donnée par Ambrose Le temps n’est plus ce qu’il était. C’est ce que je me dis chaque matin quand je me regarde dans le miroir pour me raser. Ou bien c’est moi qui vieillis. Je ne sais pas trop. Et maintenant, me voilà dans cette satanée salle d’interrogatoire. À perdre mon temps. Oh, je sais bien pourquoi je suis là. Ils n’ont pas eu besoin de me le dire quand ils m’ont ramassé sur les quais de Seine. Même si je me demande comment ils ont su. Je revenais d’un boulot pour un gros client. J’allais planquer à l’endroit…

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    016 – L’ascension

    Phrase donnée par Ambrose De là-haut on aurait pu croire que les gens n’existaient pas. Il était facile de comprendre pourquoi Dieu, encore plus haut, avait oublié ceux qu’il avait créés. L’ascension avait été difficile et très périlleuse. Il avait fallu des jours pour arriver là. Mais le spectacle valait le coup. La mer de nuages en-dessous de nous faisait comme un parterre cotonneux. J’avais envie de m’y jeter pour tester son moelleux. Heureusement, malgré l’altitude, mon cerveau recevait encore assez d’oxygène pour me rappeler l’épreuve que ça avait été pour la traverser. Et je me souvenais parfaitement que nous…