Tag: Luigi B.B.

  • 104 – Albertus

    Phrase donnée par Luigi B.-B.

    Juste au moment de poser son séant, une brise taquine vint lui rappeler un détail oublié. En ce début de soirée, le fond de l’air était frais malgré la chaleur de l’après-midi. Albertus avait le choix. Soit il redescendait de sa monture pour aller chercher cette pièce d’étoffe qu’il n’aurait jamais dû enlever, soit il restait ainsi et rentrait dans cette tenue au risque d’attraper froid, pour au final devoir la chercher malgré tout.

    Il n’aurait déjà pas dû écouter la belle Rodheid et se dévêtir de la sorte. En l’enlevant, il savait qu’il allait l’oublier en repartant. C’était pour ça qu’il avait hésité mais la belle brune avait tant insisté pour qu’il soit dans la même tenue que tout le monde qu’il avait finalement cédé. Il ne le regrettait pas puisqu’il s’était tout de suite senti mieux.

    Le cheval d’Albertus renâcla. Il semblait impatient de se dégourdir les pattes. Albertus, lui, n’arrivait pas à se décider. Il était bien là-haut et n’aimait pas trop monter ou descendre de sa monture. Pesant le pour et le contre encore un instant, il s’apprêtait à remettre pied à terre quand la porte de la bâtisse s’ouvrit laissant Rodheid apparaître. Elle tenait avec elle l’étoffe. Albertus la prit en remerciant la belle jeune femme.

    « Quand je vous parlais de vous mettre à l’aise, cher Albertus, je parlais de votre écharpe. » dit Rodheid pendant que le cavalier remettait tant bien que mal, sans redescendre de sa monture, son kilt.

  • 097 – L’introduction comptable

    Phrase donnée par Luigi B.-B.

    Cet exercice me permit de réaliser que mon ancien métier m’avait appris à imaginer des introductions venues de nul part. Évidemment, dans la situation actuelle, introduire n’était pas chose suffisante. Il fallait aussi que je conclue. Et une arme pointée sur moi, ça n’était forcément si simple.

    Au moins, mes deux agresseurs semblaient captivés par ce que j’avais commencé à leur raconter.

    Sur le quai aérien de la gare, j’attendais tranquillement mon train pour rejoindre ma banlieue non moins tranquille. Je n’espérais rien de plus que de pouvoir embrasser ma femme et mes gosses et me poser dans mon fauteuil avec un bon verre de bourbon. La semaine avait été assez difficile. Je travaillais à présent dans un cabinet d’experts comptables et là, nous préparions les déclarations de nos clients. Rien de bien folichon mais ça demandait une bonne dose de concentration et c’était la période où les horaires étaient le plus élastiques. J’en avais plein les bottes.

    Et là, alors que j’étais tout seul sur ce quai, ces deux idiots s’approchèrent de moi. Le premier me demanda une cigarette, avec un ton des plus détestables et un manque total de marque de politesse. Manque de bol pour lui, je ne fume plus. J’ai réussi à lâcher cette saloperie depuis quatre ans, après la mort d’un pote, une longue histoire… Bref, je répondis au gars que non, je n’avais pas de clope, me retenant bien de rajouter que même en cas contraire, il aurait toujours pu courir pour que je lui en lâche.

    Le second me demanda si je pouvais lui prêter mon téléphone portable pour qu’il puisse appeler sa mère parce que le sien n’avait plus de batterie. Je sentais les problèmes arriver. C’était le coup classique des deux bonhommes qui veulent voler un portable ou autre chose et tentent d’abord d’endormir l’attention de leurs proies. Je mentis que mon portable non plus n’avait plus de batterie en me levant pour vérifier l’heure. Je ne voulais pas me battre et je sentais que le temps jusqu’à l’arrivée de mon train allait être long, très long. Il allait falloir palabrer pour leur tenir la jambe. Je détestais ça.

    Les deux me firent barrage, de peur que je m’enfuie ou peut-être parce qu’ils y virent un moyen facile de me faire les poches. D’ailleurs je sentis immédiatement la main du second comparse essayer de fouiller la poche de ma veste. Je lui attrapai le poignet avant même de m’en rendre compte. J’avais encore quelques réflexes.

    Repoussant mon pickpocket avec quand même une certaine délicatesse, je commençai par dire au deux qu’il n’était pas judicieux de commencer sur ce chemin, qu’il était encore temps pour eux de partir sans problème pour personne.

    Finalement, le premier sortit un couteau papillon standard, lame d’une vingtaine de centimètres, manche de merde, le tout fabriqué en Chine ou à Taïwan.

    C’est là que je partis commençai mon introduction venue de nul part, expliquant de façon plus ou moins nébuleuses l’art d’attaquer au couteau, détaillant pourquoi ce type-ci n’était pas adapté et surtout pourquoi il n’était pas adapté contre quelqu’un comme moi. Les deux idiots me regardèrent quelque peu interdis.

    C’était là, qu’il fallait que je passe au développement de mon argumentaire. Je le voyais bien dans leurs regards qui se remplissaient de colère. J’aurais pu essayer de continuer à discourir avec ces deux imbéciles mais j’étais fatigué et je voulais être tranquille le plus rapidement possible. J’optai pour la parti pratique de mes explications.

    D’un mouvement rapide, j’attrapai à deux mains ma sacoche de dossier et appuyai violemment avec contre la pointe de la lame. Celle-ci glissa dans la main de mon agresseur, le coupant profondément au passage. Profitant de la surprise, je décochai un grand coup de mon sac dans la tête du second avant de lui mettre un violent coup de pied au cul. Il s’écroula par terre lourdement.

    Le premier se tenait la main comme si elle allait tomber. Elle saignait à peine. Je lui balançai ma sacoche dans le menton, il tomba à la renverse. Pendant que son soi-disant ami prenait son courage à deux mains pour fuir, j’attrapai le blessé à moitié sonné et le traînai au bord du quai. Mon train arrivait au loin.

    Sa tête à moitié dans le vide au-dessus des voies, il essayait de se débattre pour se défaire de mon étreinte mais il n’arrivait à rien. Un de mes genoux sur sa poitrine, l’autre pied sur sa main encore en état, il était incapable de faire quoi que ce soit d’efficace, à part étaler son sang sur ma veste de costume. Je l’avais attrapé par le col et le secouait       .

    « Tu vois le train qui arrive ? Tu le vois ? commençai-je à crier.

    Oh ! Oui ! Il le voyait bien, je le lisais dans ses yeux.

    — Je pourrais attendre ici qu’il arrive et t’arrache la tête ! C’est ça que tu veux ?

    Il secoua la tête frénétiquement tout en criant que non, plus quelques excuses mal placées et tellement pathétiques.

    — Je ne veux plus jamais voir ta sale petite gueule ni celle de ton pote dans le coin si tu ne veux pas que ça arrive, c’est clair ?

    Nouveau secouage de tête mais dans l’autre sens, cette fois.

    Le train arrivait. Il nous avait vu et klaxonnait tant qu’il pouvait pour nous faire comprendre le danger. J’attendis encore un court instant pour relever mon agresseur qui regardait la locomotive comme un lapin les phares d’une bagnole, et l’envoyer valser. Je lui assenai un grand coup de pied dans le cul au passage, comme à son ami.

    — Dégage maintenant ! Et loin !! » criai-je pour couvrir le hurlement des freins.

    Les portes des voitures s’ouvrirent, laissant sortir deux, peut-être trois passagers. Je montai à mon tour, réalisant que mon ancien métier, en plus de m’avoir appris toutes les techniques de corps-à-corps utiles pour ce genre de situation m’avait permis aussi d’apprendre à faire de belles introductions pour embrouiller ces petites frappes.

  • 089 – Ellen & Gisèle

    Phrase donnée par Luigi B.-B.

    Un claquement sec fit remonter derechef une multitude de souvenirs.

    Ellen avait déjà vu ressurgir une quantité d’images enfouies trop profondément dans sa mémoire en arrivant près de la maison. La clôture lui avait rappelé très vaguement quelque chose mais rien de bien précis. Le bruit du mécanisme du portillon avait résonné de façon étrange, serrant son cœur d’une émotion lointaine. Remontant l’allée pavée, elle avait regardait le jardin voyant réapparaître devant ses yeux des images floutées par les années, abîmées pas la poussière de ses neurones.

    Sous le porche, Ellen se voyait en train de jouer à la poupée. Elle sentait les larmes serrer sa gorge, atteindre ses yeux.

    La porte de la maison était d’une couleur différente. Enfin, elle le pensait. Plus de quarante cinq avaient passé, elle avait peut-être simplement été repeinte depuis.

    Ellen souffla un grand coup pour essayer de calmer ses émotions et sonna. Des bruits de pas se firent entendre de l’intérieur. La porte s’ouvrit sur une dame qui semblait à peine plus âgée qu’Ellen. Elles se fixèrent un instant sans rien dire. Elle avait l’impression d’être devant un miroir qui lui renvoyait son image avec quelques rides en plus et des yeux d’une couleur différente.

    La propriétaire des lieux regardait Ellen. Ses yeux couraient sur cette femme qui se présentait et qui semblait être un clone d’elle dix-sept ans plus jeune. Ses lèvres tremblaient, ses yeux brillaient fort.

    « Gisèle ? » demanda-t-elle.

    Gisèle. Ce prénom résonna si violemment dans la tête d’Ellen qu’elle mit quelques instants à comprendre. Elle saisissait enfin pourquoi elle s’était toujours sentie mal à l’aise avec les filles qui portaient ce prénom, pourquoi il lui avait toujours fait se sentir triste sans raison. C’était son vrai prénom.

    Ellen sourit à sa mère, les larmes coulant abondamment sur ses joues. Elle ne pouvait plus les retenir. La vieille dame prit la tête d’Ellen dans ses mains et l’embrassa chaleureusement sur les jours avant de l’inviter à entrer et à s’installer dans le salon. Oubliant toutes les règles de savoir vivre, elle s’installa aussi ; sans même penser à lui offrir quelque chose à boire ou à manger. Qu’importait ? Elle venait de retrouver sa fille.

    Ellen avait perdu son père dix ans plus tôt. Sa mère venait de mourir. Juste avant de rendre son dernier souffle, elle lui avait avoué la vérité. Ellen avait été adoptée quand elle avait trois ans. Elle ne se souvenait plus de son prénom originel et n’avait plus le dossier d’adoption depuis des années dans un des nombreux déménagements. Elle se souvenait juste de la maison où Ellen avait été récupérée.

    Une fois les funérailles terminées, Ellen s’était mise en recherche de cette maison d’après les indications de sa mère adoptive. Elle avait aimé ses parents mais se sentait curieuse de rencontrer ses géniteurs, de connaître ses vraies racines. Elle avait surtout l’impression de pouvoir guérir un certain mal être qui l’embêtait depuis toujours, même si son enfance avait été très heureuse.

    Roseline, sa mère biologique, lui raconta l’histoire entrecoupée de nombreux sanglots. Le père de Gisèle était décédé d’un accident à l’usine, laissant Roseline avec cette enfant de moins de trois ans sur les bras et sans réels revenus. L’accident avait permis de payer la maison mais Roseline allait devoir trouver du travail pour subvenir à ses besoins et ceux de l’enfant. Beaucoup de problèmes arrivèrent avec ça. On conseilla à Roseline de faire adopter Gisèle pour lui permettre d’avoir une enfance et une vie plus facile. Après des semaines de réflexion qui lui déchirèrent le cœur, les moyens matériels l’obligèrent à prendre une décision. Et Gisèle fut adoptée par les parents d’Ellen.

    Roseline avait passé le reste de sa vie seule ici, à se morfondre sur cette décision qui avait brisé son cœur.

    La vieille dame se leva soudain. Elle partit un instant pour revenir avec une vieille peluche en très bon état. Le doudou d’Ellen. Une nouvelle vague de souvenirs et d’émotions la submergea.

  • 084 – Grimaldo

    Phrase donnée par Luigi B.-B.

    L’homme tapait en vain dans ses mains pour chasser les moustiques.

    Sur sa mule, il avançait lentement. Il transpirait même dans la chaleur de la nuit. Ce désert était un endroit qu’il détestait mais il était obligé de passer par là.

    Dans le ciel dégageait, Jupiter prenait une grande partie du champ de vision. C’était toujours un spectacle magique à ses yeux.

    Il psalmodiait à voix basse, lâchant quelques jurons contre ses insectes, créations du démon.

    Le père Grimaldo était un gros bonhomme qui aimait la bonne chère et le bon vin.

    À cet instant, il se demandait pourquoi il avait accepté cette mission de l’archevêché intergalactique. Même si la vie dans ce pénitencier de Callisto n’était pas des plus mauvaises pour lui, il ne supportait pas le voyage du spacioport jusque-là. À part les convois de prisonniers, aucun transport ne desservait la prison. Elle était complétement autonome en nourriture, eau et énergie. Évidemment, il était très content de revoir son ami, Lord Prentwood, le seigneur-directeur du pénitencier. Il s’étonnait d’ailleurs que celui-ci ne lui ait pas répondu à son annonce de visite et qu’il n’ait pas fait envoyer une navette pour le chercher.

    Ce qui expliquait qu’il se trouvait à présent en plein désert, sur cette mule jupitérienne, à maudire ces moustiques.

    Il n’avait pas vraiment de raison de s’inquiéter, les tempêtes galactiques causaient parfois des interférences dans la délivrance des messages.

    Le curé voyait enfin la fortification du pénitencier. Il arriverait d’ici deux heures et se délectait déjà du vin que lui servirait son ami. Pas qu’il n’avait rien à faire de l’âme des pauvres pêcheurs qui peuplaient la prison mais son propre bien-être l’importait plus encore.

    Finalement, il sonna à la porte gigantesque du pénitencier et fut mené au bureau du directeur.

    En lieu et place de Lord Prentwood, le père Grimaldo découvrit un jeune homme sec au regard dur.

    « Je suis Lord Kevinsky, le nouveau seigneur-directeur du pénitencier. Lord Prentwood fait désormais parti des détenus après avoir détourné les fonds de la structure pour ses fins personnelles. Je ne sais pas comment il vous recevait, mais, pour ma part, je suivrai les recommandations de l’archevêché intergalactique : repas simple, pas de boisson autre que de l’eau, et vie en cellule avec les détenus pour être au plus près de ces malheureux.

    Le père Grimaldo pâlit. Il avait l’impression d’être tombé dans un piège de sa hiérarchie.

    — Et vous ne repartirez qu’une fois votre relevant arrivé. »

    Il en était à présent certain.

  • 041 – L’expédition

    Phrase donnée par Luigi B.B.

    « Tu peux enlever ton imper pour dormir, je crois qu’il ne pleuvra plus cette nuit. »

    Je ne répondis que par un grognement. Même s’il ne devait plus pleuvoir, j’étais déjà trempé jusqu’aux os. J’étais littéralement gelé. Et pas moyen de faire un feu pour se sécher ou se réchauffer.

    Allongé en chien de fusil au pied d’un arbre, je tournais le dos à Ben. Mais je l’imaginais bien, assis contre un tronc, les mains derrières la nuque à essayer de voir les étoiles ou la lune à travers le feuillage de cette forêt peu dense.

    « Tu m’en veux de t’avoir embarqué dans cette histoire ? me demanda-t-il.

    Je grognais encore. Je voulais dormir. Je voulais manger aussi. Et surtout, je voulais rentrer chez moi.

    — non mais, je comprendrais bien que tu m’en veuille, reprit Ben. Je m’en veux à moi-même, je pense.

    Qu’est-ce qu’il pouvait m’énerver quand il était comme ça, à jamais s’arrêter de parler.

    Soudain, je sentis quelque chose faire bouger mon col relevé pour me couper du faible vent. Je pensai immédiatement à Ben qui me taquinait pour que je lui réponde. Je grognais en me dandinant. Ce message, certes subtil ne l’empêcha pas de continuer.

    — Putain, tu peux arrêter ? J’essaie de dormir au cas où t’aurais pas remarqué !!

    — Arrêter qu.. Oh merde ! Alex, bouge pas !

    J’allais me retourner mais me raidit immédiatement. Ben avait dans sa voix cette pointe de peur qu’il n’avait que rarement et qui me glaçait chaque fois le sang. Je l’entendis s’activer dans le bruissement du tapis de feuilles mortes. Pendant ce temps, qui me sembla extrêmement long, je sentais toujours quelque chose qui bougeait sur mon col et commençait à s’approcher un peu trop près de mon oreille.

    Soudain, je vis une masse sombre voler au-dessus de mon visage et atterrir trois mètres plus loin. C’était une araignée, une gigantesque araignée. Grande comme ma main. Elle devait avoir compris le message de mon ami, vu comme elle déguerpit.

    D’un bond, je m’étais levé, horrifié qu’une bestiole comme ça m’ait touché. Je déteste tout ce qui a plus de six pattes.

    — T’as eu chaud ! me lança Ben agitant le bâton qui m’avait sauvé, assez fier de son intervention.

    Mes nerfs craquèrent. Ça plus le reste, je n’y tins plus et me mis à hurler sur mon amis.

    — J’EN AI MARRE DE CETTE FORÊT !! J’EN AI MARRE DE CES BESTIOLES !! J’EN AI MARRE D’ÊTRE TREMPÉ !! ET SURTOUT, J’EN AI MARRE DE CETTE EXPÉDITION FOIREUSE !!

    — Je comprends… Mais au moins, il a arrêté de pleuvoir ! »

    Soudain, un bruit sourd se fit entendre, rapidement suivi d’une illumination de la nuit.

    Je jetai un regard blasé à mon compagnon de galère.

    La pluie reprit de plus belle.

  • 032 – Manque d’originalité

    Phrase donnée par Luigi B.-B.

    Si un jour on avait pu me prédire que je serais, en pleine nuit, en train d’écrire une phrase sur mon portable sans trop savoir où cela me mènerait, j’aurais essayé de me montrer plus original qu’en cet instant.

    J’aurais pu répondre que je ne crois pas en ces conneries de prédictions faites dans un coin sombre d’une pièce enfumée par l’encens, ou ailleurs.

    Que si prévoir l’avenir est si simple, pourquoi ne pas me donner directement les numéros gagnants du loto ?

    Que je ne crois pas au coup de foudre, à l’amour au premier regard ni à toutes ces conneries qui sont la base de chaque comédie romantique mielleuse bourrée de clichés qu’on voit au ciné ou à la télé.

    Que de réfléchir trois plombes pour écrire un petit SMS, juste pour être sûr de pas en mettre trop ou pas assez, de peur de ne pas être assez explicite mais craignant de prendre un vent, je trouve ça parfaitement ridicule, parce que prendre un vent, après tout, c’est pas bien grave.

    Que de vouloir s’engager, de toute façon, c’est de la connerie et, surtout, c’est pas pour moi, je suis bien trop jeune pour ça, j’ai encore le temps.

    Que je préfère draguer tout ce qui bouge pour des histoires sans lendemain.

    Si un jour on avait pu me prédire que je serais, en pleine nuit, en train d’écrire une phrase sur mon portable sans trop savoir où cela me mènerait, voilà ce que j’aurais dû répondre, parce que c’est ce que je pense.

    Alors pourquoi ai-je du mal à envoyer ce message à cette fille que j’ai rencontré il y a trois jours, qui n’est pas sortie de mes pensées depuis, que j’ai l’impression d’avoir attendue toute ma vie ? Et pourquoi ai-je l’impression qu’une réponse négative de sa part me briserait en mille morceaux ?

    Finalement, je prends mon courage à deux mains et j’envoie ce message, d’une simplicité navrante et qui me fait l’impression d’être le plus important de toute ma vie.