Tag: Mélize the Fairy

  • 034 – Le clan

    Phrase donnée par Mélize the Fairy

    Longtemps, j’ai obéi à la loi du clan.

    Depuis mon plus jeune âge, j’ai été entrainé pour devenir un excellent chasseur, sinon le meilleur. J’écoutais les ordres toujours sans broncher, les exécutais sans tergiverser, acceptais les félicitations et les réprimandes, méritées ou non.

    De nombreuses fois, j’étais celui qui ramenait le plus grand nombre de gibiers. J’étais le héros du clan. Quand la fille du chef s’est perdue dans la forêt et que tous craignaient qu’il ne lui soit arrivé quelque chose de grave, c’est moi, encore, qui l’ai retrouvée.

    J’étais le plus discipliné de tous et en même temps, le plus à même de reprendre la direction du clan à la mort le chef.

    Alors quand son fils a voulu prendre la succession, j’ai refusé. J’ai fait entendre la voix de mon mécontentement. Quand il a voulu me frapper pour asseoir sur moi son autorité, je me suis battu avec. Il était fort, mais pas autant que moi. J’étais le meilleur, bien meilleur que lui.

    Mais quand les gens l’ont vu mort, la gorge déchirée et moi recouvert de son sang, ils ont compris et ont eu peur. Ils m’ont chassé. Ils étaient trop nombreux et je ne voulais pas leur faire de mal. Ils avaient peut-être raison. Je n’étais peut-être pas fait pour vivre dans un clan.

    À présent, je vis dans la forêt. Je suis un loup solitaire.

  • 022 – Le chat

    Phrase donnée Par Mélize the Fairy

    Sur le parking, il y avait un vilain chat qui me regardait de ses yeux phosphorescents.

    Rien avoir avec Garfield ou Félix ni même celui qu’avait trouvé Usagi et qui l’avait changée en Sailor Moon. Non, celui-là semblait sauvage, méchant. Il était déjà à moitié cambré. Je voyais son pelage se redresser lentement dans la pénombre. Sa gueule s’ouvrait petit à petit. Je sentais qu’il allait se mettre à feuler d’ici peu de temps.

    Mais diable qu’avait donc ce vilain matou ? Je ne lui avais rien fait. J’étais juste revenue à ma voiture avec mon chariot de courses. C’était peut-être le bruit de cet engin mal entretenu, qui couinait de façon stridente. Même moi ça m’énervait. Mais comme ils étaient tous à peu près dans le même état, je n’avais pas pris la peine de le changer.

    C’était peut-être à cause de la viande et de la charcuterie que j’avais acheté. Il devait croire que c’était une proie et me prenait pour une concurrente. Ou alors, il venait de la forêt qui jouxtait le parking du centre commercial et espérait que je lui laisse un peu de nourriture.

    « Pschhhttt ! »

    Je me sentais ridicule à crier comme ça contre cet animal pour le faire déguerpir. J’aurais dû ranger mes paquets dans mon coffre et rentrer chez moi tranquillement, tout en l’oubliant. Je ne hais pas spécialement les chats mais celui-ci ne m’inspirait pas confiance. J’avais peur qu’il se jette sur moi pendant que je lui tournais le dos, et vu son état, j’avais du souci à me faire.

    Je tapai du pied et criai encore.

    « Allez ! Va-t’en ! »

    Rien n’y fit. Il resta là. La queue droite comme un paratonnerre et les poils du dos dans la même direction.

    Il ne s’arrêtait plus de feuler.

    Au bout d’un moment, c’en fut assez. Je n’allais pas rester là toute la nuit en attendant qu’il me laisse charger ma voiture. Je pris une des boîtes de conserve que j’avais achetées, des raviolis, une grosse boîte, et je fis mine de la lui jeter dessus.

    Enfin, il déguerpit. Pourquoi n’avais-je pas fait ça plus tôt ?

    Soulagée. Je le regardais disparaître dans la lisière du bois quand j’entendis derrière moi, tout prêt, un grognement étrange. Je tournai la tête et comprit de quoi le chat avait peur. Ses feulements avaient dû couvrir le bruit de ses pas.

    Je n’eus que le temps de voir cet immense ours noir lever la patte avant de me l’abattre dessus.