Si début novembre évoque pour la plupart les jours qui raccourcissent et les marchés de noël qui s’installent, pour moi, novembre évoque surtout le mélange de la souffrance et du plaisir dans la création.
Novembre est LE mois de l’écriture avec le National Novel Writing Month, plus connu sous le nom de NaNoWriMo.
NaNoWriMo : Gné ?
Pour les non anglophones, cela signifie Mois National de l’Écriture de Roman. À l’origine cantonné aux seuls États-Unis, la fête, parce que ce n’est en rien une compétition (il n’y a rien à gagner à part de la fierté et de l’expérience), s’est depuis développée par delà le monde connu. Et peut-être inconnu, on sait pas.
50.000 est, dans les pays anglo-saxons, le nombre à partir duquel, une œuvre écrite prend le nom de roman. Moins, c’est trop court. C’est le nombre de mots qu’il faut atteindre entre le 1er novembre minuit et le 30 novembre 24h00.
Pour celui qui n’a jamais écrit autrement que pour les cours ou le bureau, le word count, n’aura sûrement jamais un objectif en soi. À vrai dire, ça n’en est pas un même si plus on fait quelque chose, plus il y a de chance de s’améliorer et de le faire bien. En général, le point de repère est le nombre page. Le problème est qu’avec les logiciels, il est possible de changer la taille de la police, l’interlignage, les marges, etc. Impossible donc de comparer le nombre de pages de quelqu’un écrivant en police 9, avec un interlignage simple et ne revenant quasi jamais à la ligne avec quelqu’un écrivant en 14, interlignage double et sautant des lignes à ne plus savoir qu’en faire pour aérer son texte. La seule façon de juger sur la quantité réellement produite est donc bien le comptage du nombre de mots.
Et pour le NaNoWriMo, l’objectif n’est PAS qualitatif mais bel et bien quantitatif. Et tenir cette mission de noircir les pages virtuelles de son logiciel préféré pendant 30 jours, soit en moyenne 1667 mots, ne permet en général pas de faire du qualitatif.
<ironie>Facile !</ironie>
En raison des ennuies du quotidien, femme, enfants, travail, parents, amis, internet, facebook, etc. (choisissez votre ordre de priorité), il est très difficile d’aligner sa moyenne par jour. Alors quand on se jette dans cette aventure, il vaut mieux savoir où on va.
Je n’ai participé qu’à un seul NaNoWriMo, celui de 2011, que j’ai réussi avec brio malgré les deux petits monstres hurleurs qui venait d’entrer dans ma vie un mois plus tôt.
La première raison de ce succès a été, je pense, un plan très précis de ce que je voulais écrire. Ce plan a bien évidemment changé en cours d’écriture mais suffisamment peu pour que les grandes lignes soient respectées.
J’ai aussi dépassé de loin et de nombreuses fois mes horaires habituels de coucher et de réveil. Tout mon temps libre a été pris par cette activité qui m’a, il faut l’avouer, complètement coupé du monde.
On écrit bien seul mais on écrit mieux à plusieurs
Coupé du monde, oui et non. S’il est vrai que j’ai donné peu de signe de vie à mes amis de la vrai vie, j’ai quand même eu des contacts sociabilisants avec d’autres personnes atteintes de la même secte, d’autres Nanoteurs (c’est comme ça que ça s’appelle, ce n’est pas sale). Oui, ça ressemble à une secte. Les gens se réunissent sur le net voire en vrai pour parler, écrire, faire des word wars histoire de savoir qui débite le plus de mots en 15 ou 30 minutes. Mais contrairement à une secte, personne ne vous demande d’argent, et l’ambiance y est sympa. En tout cas, sur l’IRC. L’année dernière, j’étais dans un coin trop paumé pour pouvoir rencontrer les gens en vrai.
Cette communauté francophone (parce qu’évidemment, il n’y a pas que des Français qui participent en parlant français) est très chaleureuse, accueillante et rassurante. Surtout à l’heure du syndrome de la feuille blanche (que j’ai eu la chance de ne pas connaître cette fois-ci, espérons que ça dure). Il y a toujours du monde sur le chan pour papoter, épauler, conseiller.
Le NaNoWriMo est un véritable marathon scribistique qui, comme un véritable marathon, fait souffrir ceux qui y participent mais les remplit de joie et d’une fierté immense quand on passe la barre d’arrivée. Et après le mois de décembre (le temps qu’il faut pour s’en remettre), on ne demande qu’à recommencer. Ça parait idiot quand on y pense mais c’est on ne peut plus vrai. Donc, cette année en novembre, ne comptez pas trop sur moi.
PS : pour ceux que ça intéresse, il est toujours temps de s’inscrire à cette adresse :
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