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059 – De la fluidité de frappe pour garder sa concentration

Qu’y a-t-il de plus désagréable, quand vous êtes lancé à taper un texte, qu’il soit de fiction ou non, que de devoir vous arrêter à cause d’une faute qui vient d’apparaître — si comme moi, vous ne pouvez pas continuer sans la corriger —, ou parce que vos doigts, mal synchronisés, viennent de ripper sur un mot, un mot tout bête, que vous écrivez au moins quinze fois par page mais, qu’à chaque fois pourtant, vous écorchez ?

Pour moi, il n’y a pas grand-chose de plus désagréable.

Lors de l’écriture, butter sur un mot fait facilement perdre le fil de ses pensées comme, en lecture, butter sur un mot trop compliqué ou une tournure de phrase étrange fait perdre la concentration du lecteur. Et je pense que dans un cas comme dans l’autre, c’est un petit échec pour l’auteur (pas du même niveau, certes, mais quand même).

Où vitesse ne signifie pas précipitation

Beaucoup d’auteurs pensent que le word count est le but ultime. Durant les nombreuses Word Wars que j’ai pu faire avec les autres Nanoteurs sur le chan IRC, le jeu est d’écrire le plus de mot possible dans une durée très limitée. Évidemment la vitesse de frappe entre en jeu et est un point important pour le résultat mais elle n’est pas tout.

Des fois, il est préférable de taper lentement mais avec une bonne fluidité plutôt que de taper très vite mais de devoir s’arrêter toutes les phrases, voire plus souvent, pour devoir corriger quelque chose ou réfléchir à ce qu’on va écrire ensuite (mais ça, ce n’est pas le sujet de ce billet).

La concentration, si importante pour la fluidité du débit des mots, est donc la chose à essayer de garder un maximum quand vous êtes lancé parce que s’arrêter, pour une raison ou une autre, signifie de longues secondes (minutes, plus(?)) de perte puis de reprise de cette si précieuse concentration et donc une vitesse moyenne de frappe qui tombe vertigineusement.

Fluidité

« Mais comment arriver à garder cette fluidité ? » me demanderez-vous (ou pas). Évidemment, savoir taper avec les dix doigts (au moins huit) sans regarder le clavier est un minimum. Un bon clavier est pour moi très important, je l’expliquais là. Mais il y a des choses contre lesquels mes années d’alignements de caractères sur Word n’ont jamais pu lutter : les emmêlements de doigts. Mais si, vous savez, le genre de truc qui donne ça comme résultat « li étiat uen fosi » et aussi, les fautes à répétitions parce que mon cerveau n’arrivera jamais à apprendre que « métallique » prend 2 « L » et comment s’écrit « accélération » correctement.

Ma solution à ces problèmes : l’auto-correcteur de Word. Voilà.

C’est tout.

Ça a l’air tout con comme réponse, mais c’est un outil très puissant qui est sous-estimé, voire méconnu. Il n’est pas là que pour mettre les majuscules automatiquement en début de phrases ou appliquer des puces indésirables quand vous avez commencé une ligne par un tiret (c’est mal !). Non, non.

Pour ma part, je m’en sers pour 3 raisons un peu différentes :

  • me permettre de corriger des fautes redondantes, comme métallique ou accélération,
  • pour atteindre des signes typographiques très chiants à atteindre habituellement sur un clavier Windows, comme les majuscules accentuées ou avec cédille (Ç, À, É, etc.), ou les cadratins ( « — », trop souvent confondus avec le tiret simple « – »),
  • pour me simplifier la vie en créant des raccourcis pour les mots un peu chiants à taper, en général ceux avec des tirets ou des accents circonflexes (exemple typique : peut-être) ou parce que je n’ai pas envie d’avoir à taper le nom complet de mes personnages.

Il m’aura fallu prendre l’habitude d’utiliser ces raccourcis mais ça s’est fait très rapidement finalement  et ça me facilite grandement la vie, maintenant. Surtout, ça m’évite de perdre le fil de ce que je suis en train de raconter.

Exemple de raccourcis magiques :

Raccourcis

Mots corrigés

^tre, etre être
Pe^ Peut-être
Plut^t, plutôt, tot Plutôt, tôt,
m^ , mm même
qq, qqun, qqs, qquns, qqchose, etc. Quelque, quelqu’un, quelques, quelques-uns, quelque chose, etc.
cci, clci, cx Celui-ci, celle-ci, ceux
lmm, elmm Lui-même, elle-même
çç, àà, éé, èè Ç, À, É, È
—  (là, j’ai directement ajouté l’espace insécable qui va avec le cadratin, au moins c’est fait)
Cam Camille (le nom de mon héroïne)

L’auto-correcteur, c’est le bien.

Si la vitesse de frappe apporte une facilité pour suivre son fil de pensées, la capacité à ne pas s’arrêter sur des phrases ou des mots, à ne pas les corriger en temps réel, ainsi que les raccourcis pour éviter les « mots-pièges » sont un atout réel pour la qualité d’écriture puisque ça garantie une certaine sérénité pour ne  penser qu’à l’essentiel.

4 Comments on “059 – De la fluidité de frappe pour garder sa concentration

  1. je l’ai toujours dis mon X ! il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ! 😉
    j’aurais appris un mot ce matin !
    cadratins !!!
    bon week end à toi !
    biz du Jeff

  2. Très bon article !! en fait, c’est un comme les abréviations pour la prise de note durant les cours. Pourrais-tu compléter avec une explication sur comment on configure ça dans Word ou dans open Office ?

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