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221 — [NMN2017] La Lumière d’Aliénor #Inktober

Cette semaine, on part sur une phrase donnée par Vincent B. qui, d’après ce que j’en sais, préfère la fantasy à la SF. J’espère que ça te plaira. Et à tout le monde, aussi 🙂

Et comme me l’a conseillé Aemarielle, j’en ai profité pour faire l’#Inktober du jour.

ça c’est juste la preview 😉

Les cochons hurlaient dans l’enclos.
Le vent soufflait de plus en plus fort.
Les nuages épais s’amoncelaient et freinaient la lumière du soleil d’automne déjà faible.

« Il nous faut rentrer ! dut crier Aliénor. Nous ne sommes pas en sécurité ! »
Mais son frère Luc ne l’écoutait pas. L’entendait-il au moins ? Il avait décidé de continuer, malgré tous les signes, à relever les collets, mais tous étaient vides jusqu’à présent. Aliénor se doutait qu’il en serait de même pour les autres.
« Luc ! Ils vont arriver ! Rentrons !
– Impossible ! Il nous reste au moins deux heures.
– Mais le ciel est sombre et ils sortent de plus en plus tôt ! »
Luc grogna de dépit. Il aurait voulu ramener quelque chose à manger à la maison, mais il savait que sa sœur avait raison. Le ciel était clairement trop sombre pour se risquer à jouer les inconscients.
Le jeune garçon abdiqua devant son ainée et suivit Aliénor sur le chemin du retour.

Les deux adolescents étaient encore à mi-chemin. La nuit semblait décidée à tomber beaucoup trop tôt.
Luc avait pris la main de sa sœur et la tirait pour ne plus perdre de temps. Intérieurement, il s’en voulait de ne l’avoir pas écoutée plus tôt. Le jeune garçon regardait en tous sens, cherchant des signes de l’arrivée des spectres. Il serrait sa fronde pour se rassurer, même s’il la savait inutile contre ces esprits maudits. La seule qui pouvait les protéger était Aliénor. Sa magie n’était pas encore très puissante, mais les rares fois où elle avait eu à s’en servir, elle leur avait permis de suffisamment repousser les monstres pour se mettre à l’abri.
Depuis leur dernière excursion, Luc n’osait plus aller en forêt sans sa sœur. Il ne lui aurait jamais avoué, trop orgueilleux, mais depuis qu’il avait failli être pris par ces formes brumeuses, Luc trouvait toutes les raisons possibles pour se faire accompagner par Aliénor lors des levées des collets.
Le garçon était parti en forêt en début d’après-midi. Il avait réussi à attraper plusieurs lièvres et à abattre une perdrix avec son lance-pierre, mais il n’avait pas vu l’heure avancer. Sur le chemin du retour, Luc avait vu la nappe de brume sombre ramper sur le sol, annonçant leur arrivée. Il marchait déjà vite, mais il se mit à courir aussi vite qu’il put. La lumière déclinait rapidement. Comment n’avait-il pas vu cela avant ? Heureusement, il savait que l’orée de la forêt n’était plus très loin. La maison serait rapidement en vue. Il serait en sécurité. Luc entendait le souffle strident des spectres. Ils n’étaient pas loin. Il n’eut pas le temps de faire cinq pas qu’un des monstres de brume se dressait devant lui. Des mains décharnées sortaient déjà de cet épais manteau de vapeurs mouvantes pour agripper le jeune garçon. Heureusement, Aliénor, inquiétée de ne pas voir son frère revenir, était partie à sa recherche. Elle était arrivée à temps pour lancer un sort et réussir à éloigner les formes sombres. Elle avait attrapé son frère par l’épaule et l’avait guidé jusqu’à la chaumière en courant comme elle n’avait jamais couru. Depuis, même s’il n’osait l’avouer, Luc ne voulait plus aller en forêt sans elle.

L’obscurité était quasiment complète. Heureusement, les deux adolescents connaissaient presque par cœur ces sous-bois, la position de chaque arbre, de chaque racine. Ils progressaient rapidement. Bientôt, ils verraient l’enclos à cochons et la maison. Bientôt, ils seraient à l’abri.

La brume sombre commençait à se répandre. Il fallait faire vite.
Luc et Aliénor sortirent enfin de la forêt. Pourtant le filet de brume était toujours présent et coulait sur l’herbe. Il atteignait presque l’enclos à cochons. Ça n’était jamais arrivé jusqu’ici. Il y avait même trois spectres hors de la forêt, qui attendaient sur le chemin. Ces monstres avançaient toujours un peu plus.
Aliénor se retourna pour voir à travers les arbres. Il y avait au moins cinq spectres peut-être plus. Difficile de juger dans l’obscurité. Elle s’extirpa de la prise de son frère.
« Je dois faire quelque chose ! » lança-t-elle alors que Luc s’était retourné, horrifié à l’idée que sa sœur eût pu être attrapée par les spectres.
Aliénor ne perdit pas une seconde et incanta le sort de répulsion qu’elle avait lu dans les grimoires de sa mère. Elle ne le maîtrisait pas complètement mais il avait suffi l’autre fois et il faudrait qu’il suffise cette fois-ci. Il en allait de leur survie.
Une étincelle apparut au creux des mains de la jeune fille et grandit jusqu’à devenir aussi grosse qu’un crâne. Les spectres s’immobilisèrent. Ils n’aimaient pas la lumière. Elle leur semblait douloureuse, Aliénor ne savait pas pourquoi. Elle savait juste des spectres ce que leurs parents en avaient raconté. Ces monstres avaient toujours existé. Les récits que les anciens transmettaient depuis la nuit des temps en faisaient déjà mention. Mais, à l’origine, ces spectres ne sortaient pas de la vallée maudite, loin à l’ouest. Ce n’était que depuis une vingtaine d’années qu’on avait commencé à les voir s’approcher du royaume. Ils gagnaient chaque nuit un peu plus de terrain. En moins de cinq ans, la horde de spectres avait atteint les frontières. Le roi Atral avait mandé ses meilleurs magiciens pour arrêter cette progression mortelle. De la vingtaine partie au combat, seule une moitié rentra. Mais ces survivants parvinrent à invoquer un sort suffisamment puissant pour empêcher les spectres de passer. La limite était la forêt. Mais depuis cinq ans, la barrière s’amenuisait. Particulièrement à chaque fois qu’un des invocateurs mourait. La puissance des derniers ne suffisaient plus à garder la barrière complètement hermétique aux spectres. Ils arrivaient à passer, mais ils ne parvenaient pas à brûler la terre comme à l’extérieur, impossible pour eux de gagner du terrain.
Pourtant, leurs incursions se faisaient de plus en plus régulières. Et depuis que Marianne, la mère de Luc et Aliénor, était morte, le sort avait encore perdu de sa force. Les deux enfants n’avaient aucune idée du nombre de magiciens encore en vie, mais ils n’allaient pas pouvoir continuer à vivre longtemps dans les parages. Leur maison et tous les souvenirs qu’elle contenait allaient bientôt disparaître sous le passage des spectres.
S’ils survivaient à cette nuit.

Aliénor avançait en maintenant son sort bien en vue, malgré son énergie qui se consumait à grande vitesse. Luc lui collait aux talons et masquait difficilement sa peur. La jeune fille entendait les dents de son frère s’entrechoquer.
Le vent souffla à nouveau. La lumière d’Aliénor vacilla, mais elle parvint à la garder suffisamment forte pour que les spectres ne fondent pas sur eux. L’épaisse couche de nuage se fendit sous la bourrasque et laissa passer un peu de lumière. Luc et Aliénor découvrirent le soleil réduit à un simple anneau de lumière caché par un disque noir. Aliénor jura en se souvenant que sa mère avait parlé de cette éclipse avant sa disparition, elle l’avait semblé l’attendre mais sans dire pourquoi. Aliénor comprit que cela avait à voir avec tous ces spectres qui arrivaient comme si la barrière n’existait plus. Un instant, elle se sentit perdue, sa magie vacilla avec son espoir. Les spectres dans son dos n’attendirent pas pour réagir et volèrent vers les deux enfants.
« COURS !! » hurla Aliénor à son frère pendant qu’elle tentait de redonner de la puissance à son sort.
Luc n’eut le temps de rien. Dans sa surprise, il trébucha. Un spectre était déjà sur lui. Un second s’approchait dangereusement d’Aliénor qui ne parvenait pas à faire réapparaître la boule de lumière.

Le spectre passa sur Luc et l’engloutit, repartant sans laisser aucune trace du garçon à l’endroit où il était tombé. Il avait disparu en une seconde. Seule sa fronde traînait au sol, comme seule preuve de sa présence.
Aliénor se figea sous le choc. La minuscule étincelle qu’elle avait réussie à invoquer s’éteignit aussitôt.
Trois spectres fondirent sur la jeune fille tétanisée. Ils filaient si vite que leur traîne brumeuse s’étirait comme un voile mortuaire interminable. Aliénor s’accroupit, se protégeant vainement la tête de ses bras.
Une lumière puissante comme mille éclairs aveugla la jeune fille. Les spectres poussèrent des cris de douleurs et stoppèrent leur course un court instant, le temps de reprendre leur esprit (s’ils en avaient vraiment un). Un son rauque et puissant retentit en même temps qu’une onde de choc fit trembler l’air et la terre. Les formes vaporeuses des spectres vacillèrent avant de reprendre leur mouvement dansant. Mais les spectres ne bougeaient plus. Ils semblaient fixer en direction du sud, derrière l’enclos à cochons.
Les volutes gazeuses des spectres étaient chaotiques, comme si les battements d’un cœur profondément enfoui se faisaient irréguliers. Les spectres avaient peur. Aliénor ne chercha pas à comprendre, elle se leva et courut jusqu’à sa chaumière. Le temps semblait figé. Aucun spectre n’avait bougé alors que la jeune fille filait. La porte claqua quand Aliénor la referma. À l’intérieur, les sorts lancés par sa mère étaient encore très forts. Elle était en sécurité. Adossée à la porte, la jeune fille fondit en larme en repensant à son frère. Elle n’avait pas réussi à le sauver. La voilà qui était à présent toute seule. En moins d’un mois, elle avait perdu ses parents et son frère. Comment allait-elle survivre ? Elle ne savait même pas quel répit lui laisserait les spectres. S’ils restaient autour de la maison, elle mourrait rapidement de faim et de soif.

Malgré ses sanglots, Aliénor entendit une nouvelle fois ce bruit rauque qui avait figé les spectres et leurs cris de douleurs. Curieuse, la jeune fille se leva, reniflant ses larmes, et alla jeter, le plus discrètement du monde, un œil par la fenêtre.

Quelqu’un venait de passer devant l’enclos à cochons. Emmitouflé dans une houppelande élimée d’un noir passé, il était difficile de deviner s’il s’agissait d’un homme, d’une femme ou d’autre chose. La seule chose à peu près certaine grâce aux inscriptions en caractères d’or, également très usés, était qu’il s’agissait d’un magicien. Et pour réussir à garder les spectres en respects, ce devait être un magicien puissant. Cependant, il ou elle avançait lentement, en boitant. Aliénor voyait une main dépasser de la cape et tenir un pan bien fermé. C’était une main d’homme, une main ridée et tâchée par le temps.
Que faisait-il ici ?

La Lune continuait sa course laissant le soleil couchant donner ses derniers rayons. Le peu de lumière qui revenait ne semblait pas ennuyer les spectres, mais permettrait à Aliénor de voir ce qu’il allait se passer.
Les spectres, sept au total, recommençaient à bouger. Petit à petit, de gauche à droite, flottant, dansant comme des serpents prêts à attaquer. Le magicien continuait de s’approcher. Les monstres commencèrent à lui tourner autour, d’abord loin, méfiants de celui qui avait réussi à les immobiliser. L’homme s’arrêta. D’un coup de tête, il jeta sa capuche en arrière. Il avait cinquante ans au moins, un visage buriné de rides profondes, des cheveux gris long et drus, une barbe mi-longue de la même teinte. Son regard était dur. Ses lèvres bougeaient mais de derrière son carreau, Aliénor ne pouvait rien entendre. Les cochons hurlaient toujours plus forts.
Les spectres bondirent sur le magicien. Un nouvel éclair de lumière aveugla la jeune fille. Quand elle rouvrit les yeux, il y avait trois cadavres de spectres par terre. Elle n’en avait jamais vu auparavant. En revanche les quatre monstres restant encerclaient le magicien au point qu’Aliénor ne le distinguait plus.
Des raies de lumière fusèrent à travers les vapeurs brunes des spectres. Un quatrième tomba au sol et sa brume se dissipa en ruisselant sur la terre, la nécrosant en même temps.
Les monstres étaient sur l’homme et semblaient lui asséner des coups, alors qu’il n’en avait normalement pas besoin. Comme pour Luc, ces abominations n’avaient qu’à traverser leur proie pour l’absorber et la faire disparaître à jamais. Ce magicien devait être très puissant. Pourtant, il perdait du terrain. À travers les spectres, Aliénor vit un genou se poser au sol, suivit d’une main. Il perdait le combat.
Aliénor aurait voulu aller l’aider, mais qu’aurait-elle pu faire de plus ? Elle n’avait même pas réussi à sauver son propre frère…
Les monstres s’acharnaient sur le pauvre homme qui lui avait permis de se mettre à l’abri. Aliénor ne pouvait se résoudre à le laisser disparaître comme les autres. Elle n’avait plus rien à perdre, après tout.
La jeune fille ferma les yeux en soupirant lourdement et ouvrit la porte et marcha vers les spectres. Ses mains n’étaient pas encore jointes que, déjà, elles scintillaient. Le sort était prêt avant même qu’elle s’en rende compte.
Jusqu’à présent, elle avait gardé cette lumière créée près d’elle, comme un point de salut, mais cette fois-ci, elle tendit ses mains et la lumière en jaillit, parcourant le chemin en zigzag jusqu’à l’un des spectres. Il s’écrasa par terre, foudroyé. Les deux autres se retournèrent vers la nouvelle assaillante. Elle ne put voir leur visage, il n’en avait pas vraiment, mais elle les sentit surpris et énervés. Malgré cela, la jeune fille ne flancha pas et continua d’avancer vers le sorcier. Aliénor lança une nouvelle fois le sort et un éclair foudroya un nouveau spectre. Il n’en restait plus qu’un.
Aliénor lança ses deux mains vers le monstre, mais celui-ci esquiva l’attaque. Il se jeta sur l’enfant, évitant avec facilité les éclairs qu’elle lançait. Aliénor se fatiguait. Elle n’avait jamais autant puisé dans ses forces magiques. Si elle ne venait pas à bout de ce spectre avant qu’il ne l’atteigne, elle rejoindrait le reste de sa famille.
Mais avant que le dernier spectre ne la touche, celui-ci fut éventé comme sous une fumée qu’on dissipe d’un revers de main. Le mage était plié au sol, mais de son bras tendu, il avait réussi à sauver la jeune fille.
Celle-ci resta un instant figée, cherchant à comprendre ce qu’elle venait de vivre, ce qu’elle avait réalisé, ce sans quoi elle allait devoir vivre à présent.
La lumière du soleil reprenait totalement ses droits sur la lune avant de disparaître à l’horizon et colorait le ciel et les nuages de rose.
Aliénor, réalisant qu’il avait besoin d’aide, se précipita vers le magicien. Il était haletant et son flanc était ensanglanté. Voilà pourquoi il boitait et tenait son manteau de façon si étrange plus tôt. Il ne voulait pas que les spectres voient son état.
« Vous allez bien, monsieur ? demanda la jeune fille. »
L’homme leva les yeux pour la regarder. Il respirait lourdement et dut prendre quelques instants pour réussir à se relever.
« Il n’y a plus que toi ? J’imagine que je ne me suis pas trompé quand j’ai senti qu’elle était partie… Qu’est-ce que tu ressembles à Marianne…
Aliénor resta muette, surprise que cet inconnu semble être un familier de sa mère.
— Est-ce que tu me permettras de me soigner chez toi avant de repartir ?
— Je… oui. Je vais vous aider. Appuyez-vous sur moi.
Pendant qu’Aliénor servait de béquille à cet homme, celui continua :
— Je suis désolé d’être arrivé trop tard pour sauver ton frère…
Aliénor serra les dents. Elle ne voulait pas pleurer devant quelqu’un qu’elle ne connaissait pas.
— …mais il y a peut-être encore de l’espoir pour lui.
— Personne n’est jamais revenu du royaume des spectres, maman m’a dit.
— Ça ne veut pas dire qu’il n’est pas encore en vie, quel que soit la définition ce mot peut revêtir là-bas.
— Vous pensez que Luc peut être sauvé ? s’enthousiasma Aliénor, alors qu’ils entraient dans la chaumière.
— Je vois que ta mère avait bien protégé la maison. Au moins, nous serons à l’abri… Je pense qu’il y a une possibilité de sauver ton frère, mais pas tant que je serai blessé.
— Mais qui êtes-vous, en fait ? demanda Aliénor, soudain curieuse, presque suspicieuse.
— Je me prénomme Melchior. Comme l’était ta mère, je suis un des dix mages qui a installé la barrière. Nous étions les deux derniers encore en vie. Je venais pour la rencontrer afin de renforcer cette protection, mais j’arrive trop tard.
— Alors, qu’est-ce qu’on peut faire ?
— Moi, je vais me soigner et demain, je partirai sur les terres brûlées pour retrouver ton frère et faire ce que nous aurions dû faire il y a quinze ans : battre ces spectres sur leur terrain.
— Je viens avec vous !
— C’est courageux, mais tu ne m’encombrerais plus qu’autre chose. Je ne pourrais pas être totalement concentré si je dois veiller sur toi… Tu es trop jeune… Quel âge as-tu, déjà ?
— J’ai treize ans ! »
Melchior sourit par la fierté de cette gamine dans sa réponse.
La règle voulait qu’on n’enseignât pas la magie aux enfants avant l’âge de quatorze ans et Marianne avait toujours trouvé vital de respecter cette règle.
« Jeune ou pas, reprit la jeune fille, je partirai avec les livres de ma mère et je me battrai pour retrouver mon frère. Mes parents sont morts et mon frère peut être considéré comme tel. Ça ne sera pas bien grave si je subis le même sort, mais je veux au moins essayer.
L’homme aurait voulu pouvoir rire de la réaction pleine de fougue de cette gamine, mais sa blessure le faisait trop souffrir.
— Je comprends, et tu n’as pas tort. Il faut savoir déroger à la règle, parfois. Tu n’as pas encore l’âge, mais tu débrouilles déjà un peu, à ce que j’ai vu. Tu es bien la fille de ta mère… Demain, je devrais aller mieux. Je commencerai ton apprentissage et nous partirons dès que possible sur les traces de ton frère… si la barrière tient jusque-là. »


Par ici pour le texte de Miki.


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