Phrase donnée Par Mélize the Fairy
Sur le parking, il y avait un vilain chat qui me regardait de ses yeux phosphorescents.
Rien avoir avec Garfield ou Félix ni même celui qu’avait trouvé Usagi et qui l’avait changée en Sailor Moon. Non, celui-là semblait sauvage, méchant. Il était déjà à moitié cambré. Je voyais son pelage se redresser lentement dans la pénombre. Sa gueule s’ouvrait petit à petit. Je sentais qu’il allait se mettre à feuler d’ici peu de temps.
Mais diable qu’avait donc ce vilain matou ? Je ne lui avais rien fait. J’étais juste revenue à ma voiture avec mon chariot de courses. C’était peut-être le bruit de cet engin mal entretenu, qui couinait de façon stridente. Même moi ça m’énervait. Mais comme ils étaient tous à peu près dans le même état, je n’avais pas pris la peine de le changer.
C’était peut-être à cause de la viande et de la charcuterie que j’avais acheté. Il devait croire que c’était une proie et me prenait pour une concurrente. Ou alors, il venait de la forêt qui jouxtait le parking du centre commercial et espérait que je lui laisse un peu de nourriture.
« Pschhhttt ! »
Je me sentais ridicule à crier comme ça contre cet animal pour le faire déguerpir. J’aurais dû ranger mes paquets dans mon coffre et rentrer chez moi tranquillement, tout en l’oubliant. Je ne hais pas spécialement les chats mais celui-ci ne m’inspirait pas confiance. J’avais peur qu’il se jette sur moi pendant que je lui tournais le dos, et vu son état, j’avais du souci à me faire.
Je tapai du pied et criai encore.
« Allez ! Va-t’en ! »
Rien n’y fit. Il resta là. La queue droite comme un paratonnerre et les poils du dos dans la même direction.
Il ne s’arrêtait plus de feuler.
Au bout d’un moment, c’en fut assez. Je n’allais pas rester là toute la nuit en attendant qu’il me laisse charger ma voiture. Je pris une des boîtes de conserve que j’avais achetées, des raviolis, une grosse boîte, et je fis mine de la lui jeter dessus.
Enfin, il déguerpit. Pourquoi n’avais-je pas fait ça plus tôt ?
Soulagée. Je le regardais disparaître dans la lisière du bois quand j’entendis derrière moi, tout prêt, un grognement étrange. Je tournai la tête et comprit de quoi le chat avait peur. Ses feulements avaient dû couvrir le bruit de ses pas.
Je n’eus que le temps de voir cet immense ours noir lever la patte avant de me l’abattre dessus.
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