<Message de service> À partir de maintenant, je mettrai en italique la ou les phrases données. </Message de service>
Phrase donnée par Julien V.
« Madame, j’ai le regret de vous dire que votre Hamster est schizophrène.
La nouvelle lourde de sens avait fait tomber le silence dans la pièce. J’avais regardé ma mère avec un regard d’incompréhension pendant que celle-ci, fixant le vétérinaire, avait essayé d’assimiler l’information. Dans un réflexe tout maternel, elle me serait contre elle en me caressant les cheveux. Au bout d’un instant, elle se hasarda à demander :
— Ça se soigne ?
La physionomie du docteur avait changé à plusieurs reprises mais pour chaque fois prendre une expression gênée ou confuse.
— Écoutez, madame, à ce stade, nous ne sommes pas très avancés pour ce genre de problèmes mais il y a des rayons, des traitements expérimentaux… »
Ma mère avait souri. Moi, je ne comprenais absolument pas ce que racontaient ces adultes. Je voulais juste que Pico, mon Hamster aille mieux. Cela faisait des jours qu’il passait d’un état où il ne mangeait plus rien à un état où il mangeait trois fois son poids. Des fois, il était très affectueux et parfois très agressif, au point de mordre tout le monde. Et depuis la veille, il ne faisait plus que dormir. Ça m’inquiétait beaucoup. J’aimais énormément ce hamster. J’avais tanné ma mère pour aller le faire soigné. Au début, elle n’avait pas l’air très d’accord et finalement, elle avait cédé.
Le vétérinaire s’était levé pour faire le tour de son bureau et s’agenouiller à ma hauteur.
« Pico est très malade. Il peut continuer à vivre encore longtemps, mais il souffre et risque d’être dangereux pour lui comme pour toi ou ta famille. Tu comprends ?
J’avais secoué la tête pour répondre que oui, même si je n’arrivais pas à comprendre comment Pico pourrait être dangereux.
— J’ai un moyen de le guérir mais il y a des effets étranges parfois. Si Pico redeviendra très gentil, il y a des risques qu’il ait du mal à te reconnaître et il va peut-être changer un peu aussi, comme grossir ou avoir les poils qui poussent.
J’avais encore une fois secoué la tête, pas vraiment sûr de comprendre mais je savais que je voulais sauver mon ami.
— Tu acceptes qu’on essaie le traitement sur Pico ?
— Oui, docteur, sauvez-le ! » avais-je simplement dit.
Je me souviens de ma mère poussant un long soupir de soulagement. Nous étions retournés en salle d’attente. Ça avait duré des heures. Et finalement, le vétérinaire nous avait rappelé. Il souriait en grand. Après nous avoir invités à nous asseoir, il croisa les mains, posé sur son bureau, comme il avait l’habitude de le faire, et prit une inspiration. Il parla en me regardant.
« La thérapie s’est bien passée. En revanche, il y a bien eut des effets un peu indésirables sur Pico. Comme je t’avais prévenu, il a pris du poids, ses poils son plus longs, ainsi que ses oreilles, mais le plus important est qu’il est guéri ! »
Il se leva pour aller chercher dans la pièce de derrière notre cage et Pico à l’intérieur. Effectivement, il avait un peu changé mais alors, je m’en fichais complétement. J’étais juste heureux de le retrouver en pleine forme.
Finalement, Pico a vécu longtemps, beaucoup plus d’années qu’un hamster classique. Mais à présent, je me demande comment j’ai pu mettre si longtemps pour comprendre la vérité. Ma mère et le vétérinaire m’avaient juste raconté un énorme bobard et avaient remplacé mon hamster, sûrement déjà mort alors, par un lapin nain. Je pourrais leur en vouloir mais, même si je me suis souvent battu pour faire comprendre aux autres que c’était un hamster et pas autres choses, je trouve ça vraiment magique qu’ils aient mis en scène tout ça juste pour m’empêcher de souffrir.
Aaaawwwwww !