Phrase donnée par Astray
La parole donnée doit absolument être respectée, l’ennui, c’est quand on la donne sans réfléchir.
En général, en plus, c’est forcément quand tu n’arriveras pas à la tenir, que tu donnes ta parole aux mauvaises personnes.
Disons qu’un jour, tu te réveilles et ta femme te pourrit comme du poisson. Elle vient de se rendre compte que tu bouffes un peu — beaucoup — les économies que vous aviez prévu pour les études des gosses — que vous n’avez toujours pas — dans des parties de poker dont tu sors rarement — jamais — gagnant. Le même jour, tu arrives à ton boulot et ton patron te convoque. Tu fais un boulot de petit comptable dans une petite boîte dans le bâtiment. Il s’est rendu compte qu’il y a des erreurs d’écritures et qu’il manque un gros paquet de fric dans le coffre comparé à ce qu’il devrait y avoir.
Ta journée commence vraiment à être merdique, pas vrai ?
Si. En fait non ! Elle le devient pas, elle l’est déjà depuis au moins des mois, chacune d’entre elles. Et dans toute cette histoire c’est quand même un peu ta faute. Mais ça, c’est pas grave.
Après tout, cette pauvre conne avec qui tu t’es marié n’a qu’à réussir à tomber enceinte mais avec tous ces régimes à la cons, c’est pas simple a dit le docteur, elle a pas vraiment voulu écouter. Donc pour te venger t’as préféré dilapider les économies. Pas de problème. Je comprends.
Et ce connard qui te fait bosser cinquante heures par semaine en te chiant dans les bottes à longueur de temps sans vouloir jamais t’augmenter à par le minimum légal — parce qu’il a pas le choix —, ce connard, c’est normal que tu piques un peu dans la caisse, c’est un juste retour des choses. Tu prends ce qu’il aurait dû te donner depuis longtemps. Qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même.
C’est sûr, ces deux connards n’avaient que ce qu’ils méritaient. C’est même étonnant que deux sous-merdes pareilles n’aient pas réussi à coucher ensemble dans ton dos. Quoique. T’en sais rien en fait. Surtout maintenant qu’ils sont au fond d’un trou, complétement cramés. Ils ont suppliés comme des gonzesses, enfin, ton patron. Comme quoi, l’expression est peut-être mal choisie.
Bref. Tout ça pour dire que tu avais donné ta parole. Mon patron avait donné la sienne. Quand tu as demandé un petit délai, il a pas été chien, il te l’a accordé. Alors maintenant, pour bien faire comprendre à tout le monde qu’il aime pas être pris pour un con et que la parole donnée, c’est important de la respecter, tu te retrouves à genoux dans une petite rue avec le canon de mon flingue sur l’arrière de ton crâne. Toi aussi, tu pleures comme une gonzesse. Au moins, ta femme, elle, s’est bien tenue quand je m’en suis occupé. Elle n’a fait que t’insulter, finalement pas surprise.
La prochaine fois que tu engages des gens pour te délester de fardeaux, assure-toi de pouvoir payer à temps.
Et évite de salir mes pompes une fois que je t’aurai flingué.
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