Comme il faut bien se remettre au boulot un peu… C’est un peu chaud cette année pour moi après le NaNo, je ne sais pas pourquoi, j’ai une bonne gueule de bois post Novembre. Je n’avais rien écris depuis 9 jours, la plus longue période d’inactivité depuis mi-juillet. J’ai presque eu l’impression d’être rouillé. Pour l’instant, je n’ai pas décidé de reprendre le marathon (j’ai un gros exam à préparer pour mi janvier donc il faudrait quand même que je me mette à réviser). Merci d’être indulgent pour cette nouvelle de reprise.
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Phrase donnée par Alice Saturne
La petite fille partit dans un coin, pleurer en serrant son nounours dans ses bras. Elle n’aimait pas se retrouver seule dans sa chambre. Elle n’aimait pas être dans l’obscurité quasi complète, à peine estompée par la raie lumineuse qui passait du couloir sous la porte. Et surtout, elle n’aimait pas être punie parce qu’elle ne voulait pas faire ses devoirs.
Elle savait qu’elle aurait la visite du croque-mitaine, qu’il sortirait du placard avec ses grands yeux verts et lumineux, comme les lucioles dans les hautes herbes, et avec ses grandes dents pointues et toutes de travers qui reflétaient comme des miroirs étranges les quelques grains de lumières qui venaient se poser dessus, sa grosse voix qui semblait être celle de pierres qu’on frotte l’une contre l’autre, son rire qui semblait faire trembler toute la pièce et faire danser le matelas.
Et puis, il avait mauvaise haleine. La petite fille lui avait dit une fois, alors qu’ils buvaient le thé ensemble. Quand il arrivait et qu’il commençait à respirer dans la pièce avec son souffle lent et lourd, c’était comme si tout l’air se transformait en odeur de compost. La petite fille n’aimait vraiment pas ça et elle n’avait pas non plus aimé quand le croque-mitaine lui avait dit que ça venait probablement des enfants qu’il avait mangés ailleurs, dans d’autres maisons.
Elle avait ri en entendant cette réponse mais avait bien compris au froncement de sourcils de cette étrange bestiole qu’elle ne rigolait pas avec ce sujet. La petite fille avait alors demandé pourquoi il mangeait les enfants. La réponse n’était jamais arrivée. Et la petite fille avait demandé pourquoi il ne la mangeait pas. Cette fois non plus, il n’avait rien dit.
Elle avait élaboré un bon nombre de théorie à ce propos, s’imaginant parfois que le monstre des placards devait d’abord devenir ami avec les enfants pour les manger ou que les enfants devaient en avoir peur.
À vrai dire, elle n’en avait pas peur. Juste, elle ne l’aimait pas. Elle le trouvait juste très étrange. Elle trouvait aussi très étrange que ses parents lui en parlent alors qu’ils ne l’avaient jamais vu en vrai. Elle le savait.
Elle pleurait dans son coin depuis très peu de temps, juste le temps que les bruits de pas dans le couloir s’éloignent, quand la porte du placard s’ouvrit.
« Qu’est-ce que tu as fait comme bêtise aujourd’hui pour encore être punie ? » demanda la grosse grosse voix.
La petite fille arrêta de pleurer. Après tout, elle l’aimait bien son croque-mitaine.