Phrase donnée par Alice Saturne
« Tu m’appelles, si ça sonne et que je réponds pas ?
Je regardais Aline, les yeux ronds.
— Qu’est-ce que ça veut dire, ça ? » arrivais-je à articuler entre mes pâtes chinoises qui m’emplissaient la bouche.
Elle était dans la même position que moi. Assis par terre, avec des cartons partout dans notre nouvel appartement, l’un d’eux nous servait de table pour ce magnifique repas fait de plats asiatiques à emporter.
Nous venions d’emménager. Notre premier appartement, à chacun et ensemble. Nos parents nous faisaient entièrement confiance. Même si ma mère m’avait dit à demi mots qu’à son époque, on se mariait avant d’habiter avec sa fiancée.
Aline n’était pas ma fiancée. Nous étions amis d’enfance. Nous nous connaissions depuis aussi loin que nous avions des souvenirs. Après le bac, nous allions dans la même fac. L’idée de la colocation s’était imposée d’elle-même. Mais il n’y avait rien entre nous. Oh, évidemment, il y avait déjà eu des petits bisous d’enfants quand nous avions dix onze ans mais depuis j’avais pu voir que j’étais plutôt attiré par les garçons que par les filles, aussi jolie que puisse être Aline ou les autres.
« J’avais pas fini ma phrase ! finit-elle par dire une fois sa série de nouilles avalées. Si tu sonnes en bas et ça répond pas, appelle-moi !
— Ah ben oui ! Je vais pas rester comme un con à la porte ! »
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