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028 – Le doute

Phrase donnée par Chloé

« Elle a couru après un train pour finalement en retrouver un autre, direction nulle part, terminus je-ne-sais-où.

— Non, mais tu parles de Tati, là aussi. On sait très bien comment elle est. Avec son caractère, c’est pas étonnant qu’elle fasse fuir tous les mecs biens et qu’elle n’ait que des relations merdiques !

— Ne parle pas comme ça !

Gwladys leva les yeux aux ciels. Sa grand-mère pouvait être d’un vieux-jeu parfois.

— Mamy, c’est bon ! J’ai plus huit ans. Et puis c’est quoi cette métaphore avec des trains ?

— Je veux que tu comprennes qu’un homme bien comme ton Jérémy, il faut le garder, y faire attention, ne pas le laisser tourner comme ça autour d’autres filles.

— je comprends bien que tu t’inquiètes pour moi, mais ça va. Il m’a dit que c’était une copine de primaire. J’ai confiance. Et puis, bon, je vais pas jouer à celle qui est hyper jalouse et lui interdire de voir d’autres filles si je suis pas avec… Il me prendrait pour une psychopathe.

— Oui, oui. »

Gwladys sentit bien tout le sarcasme de sa grand-mère dans cette réponse laconique. Elle préféra laisser tomber et rejoignit son père qui tondait la pelouse. Elle s’affala sur la table du salon de jardin, ses mains appuyées sur ses joues, les faisant plisser d’une façon peu gracieuse.

Il fallut un instant à son père, concentré sur sa tâche, pour remarquer sa fille dans cette position étrange. Il savait que, quand elle grimaçait comme ça, cela voulait dire qu’elle était préoccupée. Il coupa le moteur de la tondeuse et alla s’asseoir en face d’elle.

« Qu’est-ce qui t’arrives, mon ange ?

— C’est mamy, elle me fout le doute avec ses sous-entendus !

— C’est-à-dire ?

— Jérém’ voit une copine à lui cette après-midi. Une connaissance de primaire. Et mamy me dit d’aller le surveiller parce qu’elle pense que c’est une concurrente pour moi.

— Ah ! Et toi ? Tu en penses quoi ?

— Pfff. Tout à l’heure, je voyais pas de problèmes mais maintenant, je sais plus trop.

— Elle est mignonne, cette fille ?

— Ouais, d’après les photos, elle est pas mal.

— Tu l’as déjà rencontrée ?

— Non, jamais.

— Et ils ne se voient que cet après-midi ? Tu vois Jérémy ce soir ?

— Non, elle vient de loin, alors il passe la soirée avec aussi.

Le père de Gwladys fit une moue peu encourageante.

— Tu penses que c’est dangereux ? demanda-t-elle, inquiète.

— Jérémy est un bon gars, j’ai confiance en lui, mais je vais pas te mentir. C’est un gars. Et si une jolie fille tourne autour, surtout après une après-midi et une soirée juste eux deux… il y a toujours un risque de dérapage… »

Gwladys se leva d’un bon, attrapa sa veste dans l’entrée avant de déguerpir en claquant la porte d’entrée.

Son père alla dans la cuisine prendre une bière dans le frigo.

« Tu vois, commença la grand-mère, elle est comme ta sœur. Elle va rater son train et rester sur le quai, à ce rythme.

— Mais ça va bien se passer Maman. Jérémy est un bon gars… Et puis c’est quoi cette histoire de trains ? »

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