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041 – L’expédition

Phrase donnée par Luigi B.B.

« Tu peux enlever ton imper pour dormir, je crois qu’il ne pleuvra plus cette nuit. »

Je ne répondis que par un grognement. Même s’il ne devait plus pleuvoir, j’étais déjà trempé jusqu’aux os. J’étais littéralement gelé. Et pas moyen de faire un feu pour se sécher ou se réchauffer.

Allongé en chien de fusil au pied d’un arbre, je tournais le dos à Ben. Mais je l’imaginais bien, assis contre un tronc, les mains derrières la nuque à essayer de voir les étoiles ou la lune à travers le feuillage de cette forêt peu dense.

« Tu m’en veux de t’avoir embarqué dans cette histoire ? me demanda-t-il.

Je grognais encore. Je voulais dormir. Je voulais manger aussi. Et surtout, je voulais rentrer chez moi.

— non mais, je comprendrais bien que tu m’en veuille, reprit Ben. Je m’en veux à moi-même, je pense.

Qu’est-ce qu’il pouvait m’énerver quand il était comme ça, à jamais s’arrêter de parler.

Soudain, je sentis quelque chose faire bouger mon col relevé pour me couper du faible vent. Je pensai immédiatement à Ben qui me taquinait pour que je lui réponde. Je grognais en me dandinant. Ce message, certes subtil ne l’empêcha pas de continuer.

— Putain, tu peux arrêter ? J’essaie de dormir au cas où t’aurais pas remarqué !!

— Arrêter qu.. Oh merde ! Alex, bouge pas !

J’allais me retourner mais me raidit immédiatement. Ben avait dans sa voix cette pointe de peur qu’il n’avait que rarement et qui me glaçait chaque fois le sang. Je l’entendis s’activer dans le bruissement du tapis de feuilles mortes. Pendant ce temps, qui me sembla extrêmement long, je sentais toujours quelque chose qui bougeait sur mon col et commençait à s’approcher un peu trop près de mon oreille.

Soudain, je vis une masse sombre voler au-dessus de mon visage et atterrir trois mètres plus loin. C’était une araignée, une gigantesque araignée. Grande comme ma main. Elle devait avoir compris le message de mon ami, vu comme elle déguerpit.

D’un bond, je m’étais levé, horrifié qu’une bestiole comme ça m’ait touché. Je déteste tout ce qui a plus de six pattes.

— T’as eu chaud ! me lança Ben agitant le bâton qui m’avait sauvé, assez fier de son intervention.

Mes nerfs craquèrent. Ça plus le reste, je n’y tins plus et me mis à hurler sur mon amis.

— J’EN AI MARRE DE CETTE FORÊT !! J’EN AI MARRE DE CES BESTIOLES !! J’EN AI MARRE D’ÊTRE TREMPÉ !! ET SURTOUT, J’EN AI MARRE DE CETTE EXPÉDITION FOIREUSE !!

— Je comprends… Mais au moins, il a arrêté de pleuvoir ! »

Soudain, un bruit sourd se fit entendre, rapidement suivi d’une illumination de la nuit.

Je jetai un regard blasé à mon compagnon de galère.

La pluie reprit de plus belle.

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