Phrase donnée par Amelodine
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Le ventilateur restait là, sans pâles pour fonctionner. Et pourtant, Melreing n’en tirait aucun émoi. Pour lui, le plus important était là. Sa machine était terminée et il allait pouvoir la tester bientôt. Il savait bien que monsieur le comte ne serait pas content de voir qu’il avait démonté sa machine préférée mais il changerait peut-être d’état d’esprit en voyant le résultat.
Car le résultat était vraiment impressionnant.
Melreing, le jeune neveu du comte d’Herdeinburg, était un féru de technologie et un ingénieur autodidacte hors-pair. Il avait commencé à démonter des machines dès l’âge de huit ans et les avait rapidement amélioré ou en avait construit de nouvelles à partir de pièces existantes, voire à partir de rien. Il disait qu’il voyait les schémas dans sa tête et qu’il n’avait pas besoin de les coucher sur le papier comme le faisaient la plupart des inventeurs.
Du haut de ses quinze ans, ce passionné avait déjà réussi à faire fonctionner un modèle réduit portatif de générateur électrique fonctionnant à vapeur, créé une machine qui soufflait de l’air chaud grâce à une résistance électrique, toujours, et qui servait à faire sécher les cheveux, ou encore fabriqué une réplique d’automobile, qui n’avait fonctionné malheureusement que peu de temps.
À présent, le voilà qui travaillait sur un autre de ses sujets de prédilection : l’aéronautique.
Melreing s’était réveillé avec la ferme intention de mettre en œuvre cette idée qui tournait dans sa tête depuis quelques jours.
Il voulait construire un ballon dirigeable. Il avait décidé qu’il réussirait à en faire un à taille « humaine » même si évidemment, les premiers prototypes seraient des modèles réduits.
Donc depuis ce matin, le jeune homme avait passé le plus clair de son temps dans l’atelier de son oncle, parti en ville pour régler des affaires commerciales.
Après avoir réussi à fabriquer une belle structure en ogive pour le côté aérodynamique, Melreing l’avait recouverte de soie, prise sur des draps chapardés à la lingerie. Pour l’instant, il n’avait pas accès à des gaz plus légers que l’air comme l’hélium ou l’hydrogène, il préféra donc prendre la résistance de son sèche-cheveux pour faire chauffer l’air dans l’enveloppe. Et pour la partie dirigeable de la machine, il avait repris son mini-générateur électrique à vapeur et l’avait installé sous l’enveloppe, tout en tirant un arbre de transmission sur lequel il avait attaché les pales du ventilateur de son oncle. Le tout devait pouvoir propulser la machine. Il avait terminé en tirant des câbles des deux machines électriques embarquées autant pour pouvoir gérer les puissances émises et rendre la machine vraiment dirigeable, que pour garder un lien avec, au cas où cela fonctionnerait trop bien.
L’engin terminé de monter, Melreing commença à faire chauffer la résistance. Il fallut quelques minutes pour que la température de l’air soit suffisante pour faire s’élever l’objet. Le jeune homme ne voulait pas pousser la résistance trop fort de peur d’enflammer la soie. Au fur et à mesure que l’enveloppe s’élevait dans l’atelier, le cœur du jeune homme battait plus fort et s’emplissait d’une liesse indescriptible. Quand le dirigeable fut à environ un mètre du sol, Melreing actionna le moteur de l’hélice qui se mit tranquillement en branle. La machine commença tranquillement à avancer, lentement au début puis à la vitesse d’un homme à pied. Heureusement que le jeune homme avait pris la précaution d’ouvrir en grand les portes de l’atelier. Il suivit le dirigeable dans le jardin, comme un maître suit son chien en laisse. Le jeune homme jubilait de voir cette machine flotter dans les airs et avancer à bon rythme dans le parc de son oncle. En passant devant l’entrée, il vit justement la voiture de ce dernier indiquant qu’il était rentré. Melreing avait hâte de lui montrer sa dernière fabrication.
C’est alors qu’il entendit la voix de son oncle hurler son nom de l’atelier. Il venait sûrement de découvrir l’état de son ventilateur. Le jeune homme espérait vraiment que sa dernière invention pourrait le calmer.
J’aime bien…j’imagine bien la scène! 🙂
J ai bien aiimé mais je suis resté sur ma fin !!!
Sur ta fin ou sur ta faim ? 😛