Phrase donnée par Amelodine
« Je ne crois pas que le produit ait une bonne couleur » dit le chimiste en agitant son flacon de phthalocyanine.
Le liquide, au lieu d’avoir une teinte bleu, ou au pire verte, avait pris un belle couleur orange. Il n’avait aucune idée de comment cela avait pu arriver mais ça le contrariait profondément.
Le jeune homme en blouse blanche reposa son erlenmeyer et essaya de comprendre comment il avait pu arriver à un tel résultat. Tous les flacons sur la paillasse étaient les bons, il les avait préparés lui-même. Le mode opératoire avait été scrupuleusement suivi.
Décidemment, ça n’était pas logique. Mettant le nez au-dessus de sa mixture, le chimiste, fut étonné de sentir une bonne odeur de jus d’orange fraîchement pressée. D’abord étonné, il sentit plusieurs fois mais ne put que tirer la conclusion que c’était bien du jus d’orange ou un ersatz très ressemblant. Très tenté de goûter, il n’osa pas, de peur de s’intoxiquer. Il devrait essayer sur les rats du labo d’à côté.
Dans sa tête se bousculaient mille idées mais la seule qui prenait beaucoup de place lui disait qu’il avait trouvé la recette pour synthétiser facilement du jus d’orange. S’il arrivait à retrouver exactement comment il avait fait, il pourrait vendre le brevet à une grande entreprise agro-alimentaire et deviendrait riche.
Attrapant un bécher et le mode opératoire de la synthèse du phthalocyanine, le jeune homme entreprit de recommencer l’expérience pour voir où les choses avaient dérapé et voir s’il pourrait retrouver la voie vers le jus d’orange synthétique. Il était très excité par cette découverte, partagé entre l’envie d’en parler à tous ces collègues pour les impressionner et la peur que l’un d’eux lui en vole la paternité.
Au bout d’une heure, le chimiste avait recommencé trois fois l’expérience mais avait chaque fois obtenu le liquide bleu prévu par sa recette. Il commençait à désespérer.
Un de ces collègues entra dans la pièce. Il s’enquit de voir le jeune homme dans un état étrange.
« Ça va pas ? Tu as un problème pour ton expérience ?
— Je n’arrive pas à faire ce que je veux avec cette synthèse, ça m’énerve un peu.
L’autre attrapa les flacons les uns après les autres et les agita en les regardant avant de les reposer.
— Ils m’ont tous l’air très bien, pourtant. Par contre, je m’attarde pas, je viens juste récupérer mon jus d’orange, je l’avais laissé là pour qu’il soit à température ambiante.
Le jeune chimiste regarda son collègue l’air plus qu’étonné.
— C’est ton jus ?
— Oui, je l’ai sorti tout à l’heure, et j’ai mis… ah ça devait être à toi, il y avait un flacon de ça, dit-il en montrant les autres flacons nouvellement synthétisés. Je l’ai mis dans le frigo comme tu n’étais plus dans la pièce.
— Ah. Oui. Merci… »
L’autre prit son erlenmeyer de jus d’orange et sortit de la pièce, laissant le jeune homme sur ces illusions de richesse.
Du jus d’orange dans un erlen… et DANS LE FRIGO !!! Sacrilège !! 😀
(au fait, juste pour chipoter, mais dans ma tête, erlen = ouvert, flacon = fermé ^^)
🙂
Arf ! Effectivement, un flacon, c’est fermé normalement… my mistake.
Il faudra que je corrige ce détail.