Phrase donnée par Amelodine
Il était une fois, un petit garçon qui avait peur des avions.
Depuis qu’il était capable de lever les yeux au ciel, il se mettait à pleurer qu’il voyait ces objets inertes mais mouvants dans les airs. Car c’était bien les avions et pas n’importe quelle chose qui vole qui lui inspirait ce sentiment étrange d’appréhension. Les oiseaux le faisaient sourire.
Dès qu’il eut l’âge de marcher — cette phobie ne le quittait pas—, il allait se cacher entre les jambes de son parent le plus proche.
À l’âge de parler, ses parents lui demandèrent pourquoi il avait peur et il répondit qu’il n’aimait pas ces objets qui traversaient le ciel sans faire de mouvement et qui laissaient des traces blanches derrière eux. Ces parents ne comprirent pas vraiment ce qui lui faisait peur dans tout ça et pensèrent que ça lui passerait avec l’âge.
Ils partirent une fois en vacances à l’autre bout du monde. Et pour ça, ils durent prendre l’avion, évidemment. Les parents du garçon qui avait alors sept ans s’inquiétèrent beaucoup de savoir comment leur fils allait réagir. Ils avaient raison. Si le check-in et le passage à la sécurité s’était bien passés, dès leur arrivée dans la zone de transit avec vue sur les appareils et leur ballet de décollage et atterrissage, le garçon se mit à hurler et agripper si fort la jambe de sa mère que tous les passagers se demandèrent ce qu’il se passait, tout en jetant des regards réprobateurs à ces deux parents qui ne savaient pas gérer leur progéniture.
Finalement, une hôtesse vint et, offrant une sucette au garçon, parvint à le rassurer avec sa voix douce et son sourire enjôleur. Les parents espérèrent que tout irait aussi facilement dans la carlingue.
Étonnamment, le voyage se passa sans encombre. Le garçon était resté tranquille et serein une fois à l’intérieur de l’avion. Ça n’était à y rien comprendre. Cet enfant avait peur de voir ces machines se déplacer dans le ciel mais il n’avait aucun problème à voyager dedans.
Certains amis des parents avaient émis l’idée que leur enfant avait dû mourir d’un accident d’avion dans sa vie précédente. Il y en avait eu justement un quelques jours avant la naissance du bébé. Ces souvenirs inconscients le mettaient mal à l’aise. Seulement, les parents ne croyaient pas à ces balivernes.
Les années passèrent. La peur des avions du garçon continua de s’exprimer malgré la force qu’il mettait à tenter de la contenir. Quand ils mangeaient sur la terrasse l’été et qu’une traînée blanche coupait le ciel, ses parents voyaient bien les yeux de leur fils faire des allers-retours frénétiques et inquiets, mais il ne disait plus rien et prenait sur lui.
À dix-huit ans, le jeune homme partit pour de longues années pour ses études et n’eut que rarement l’occasion de rentrer voir ses parents. Quand ceux-ci lui avaient demandé ce qu’il étudiait, le jeune homme avait répondu assez évasivement.
Il revint dans l’année de ses vingt-cinq ans affublé d’un uniforme reconnaissable entre mille, d’une veste avec galons sur les manches et d’une casquette d’aviateur. Ces parents crurent d’abord à une farce.
Pour éviter d’avoir peur en voyant les avions voler au-dessus de lui, le jeune homme avait décidé de devenir pilote et dirigeait à présent ces engins qui l’avaient si longtemps effrayé.
Belle manière de vaincre sa phobie 🙂
C’est avec une note de tristesse que je lis cette dernière nouvelle de ton marathon :’) Merci pour ces petites (ou pas :p ) lectures au boulot \o/
Tu rattrapes ton retard avant le début du NaNo ? 😉